Le Prophète
[1933 / 1936]
Le Prophète
[1933 / 1936]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bronze |
Dimensions | 238 x 65 x 43 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1936 |
N° d'inventaire | JP 112 S |
En salle :
Musée - Niveau 5 - Salle 22 : Maîtres de l’art indépendant
Informations détaillées
Artiste |
Pablo Gargallo
(1881, Espagne - 1934, Espagne) |
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Titre principal | Le Prophète |
Titre attribué | Grand Prophète |
Date de création | [1933 / 1936] |
Lieu de réalisation | Fonte réalisée d'après le plâtre original de 1933 exposé au Salon d'Automne de 1935, puis au Musée du Jeu de Paume dans l'exposition "L'art espagnol contemporain" (février-mars 1936) |
Collaborateurs | Fondeur : Fonderie Alexis Rudier, Paris (France) |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bronze |
Dimensions | 238 x 65 x 43 cm |
Tirage | Ex. 1/7 |
Inscriptions | S. sur la terrasse vers l'arrière droit : P.GARGALLO |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1936 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | JP 112 S |
Analyse
La sculpture (cat. rais. n o 197), également intitulée Grand prophète dans le premier catalogue raisonné établi par Pierre Courthion en 1973, est la dernière œuvre de Gargallo, qui la considérait comme le couronnement de sa carrière. La fonte du bronze en sept exemplaires fut réalisée en 1936 par Rudier (ex. Mnam, n o 1/7) pour l’État, d’après le plâtre de 1933, exposé à Paris au Salon d’automne de 1935, puis sous le n o 34 dans l’exposition « L’Art espagnol contemporain » du Musée du Jeu de Paume (février-mars 1936). Ce plâtre « peint couleur métal », selon Bernard Dorival, a été reproduit par Tériade dans Minotaure en regard d’images des « transparents » de Lipchitz (« Aspects actuels de l’expression plastique », n o 5, mai 1934, p. 35). Courthion a publié trois dessins à l’encre, datés de 1904, représentant un prophète dans une pose déclamatoire similaire. Une Tête de prophète en cuivre de 1926 (Madrid, Reina Sofía), présentée au Salon d’automne de 1926, explorait déjà l’image de l’éloquence par le motif du cri, exprimé par une bouche ouverte percée dans un visage – masque d’inspiration néo-grecque, comme certains masques en cuivre, plus tardifs, de Derain. La taille monumentale du Prophète , sa frontalité, la robustesse de sa structure soutenue par des lignes épaisses qui cernent des volumes vides et soulignent l’emphase du geste oratoire, renforcent la puissance exceptionnelle de cette figure tragique. Elle incarne bien le langage original, combinant dématérialisation et force, créé par Gargallo et admiré par Reverdy dès 1930 (« Il a libéré les lignes et les masses par un effort de son esprit, mais il a su conserver à l’œuvre […] toute sa puissance de signe en contact étroit avec la réalité vivante »). Sa date de réalisation et son thème biblique la désignent comme une œuvre allégorique de la montée des périls, qui préfigure deux autres chefs-d’œuvre de la sculpture d’histoire, créés par deux compatriotes proches de Gargallo : La Montserrat (1936-1937) de Julio González et L’Homme au mouton (1943) de Pablo Picasso.
Brigitte Leal
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007