Deadpan (Pince sans rire)
1997
Deadpan
(Pince sans rire)
1997
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Installation vidéo |
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Technique | 1 vidéoprojecteur, 1 bande vidéo, PAL, noir et blanc, silencieux, |
Durée | 4 min 03 s |
Acquisition | Achat, 1998 |
N° d'inventaire | AM 1998-228 |
Informations détaillées
Artiste |
Steve McQueen
(1969, Royaume-uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du nord) |
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Titre principal | Deadpan (Pince sans rire) |
Date de création | 1997 |
Domaine | Oeuvre en 3 dimensions | Installation vidéo |
Description | L'oeuvre s'inspire d'images et d'une ambiance issue de "Steamboat Bill Jr." de Buster Keaton (1928). Steve Mc Queen, toujours présent dans ses oeuvres, se replace imperturablement à la façon de Buster Keaton, devant une maison dont les murs s'écrasent sur le sol. Steve mc Queen se situe au milieu de ce drame dont il vit, les évènements non pas comme l'innocent Keaton, mais de manière angoissée en nous projetant des fragments de son corps (tête, jambes, genoux) sur une surface de 3m x 4m. |
Technique | 1 vidéoprojecteur, 1 bande vidéo, PAL, noir et blanc, silencieux, |
Durée | 4 min 03 s |
Tirage | 3/4 |
Acquisition | Achat, 1998 |
Secteur de collection | Nouveaux medias |
N° d'inventaire | AM 1998-228 |
Analyse
Dans Deadpan , Steve McQueen rejoue sur le mode de la performance une célèbre scène du film de Buster Keaton, Steamboat Bill Jr [Cadet d’eau douce] (1928). Filmé de face, parfaitement statique, tournant le dos à une maison qui s’écroule, l’artiste reste impassible même lorsque la façade s’abat sur lui et qu’il est épargné grâce à l’ouverture d’une fenêtre. Réalisée en 1997, la vidéo de Steve McQueen s’inscrit dans une décennie où nombre d’artistes (Pierre Huyghe, Douglas Gordon, Pierre Bismuth…) ont multiplié les remakes de standards cinématographiques pour s’approprier les codes et les récits d’un médium central dans la constitution de la mémoire collective du xx e siècle. En citant par allusions – au niveau de l’architecture, de la végétation – le contexte géographique du film de Keaton (les bords du Mississippi, le Sud des États-Unis), McQueen y inscrit la question raciale, présente dans nombre de ses travaux – Exodus (1992-1997), Western Deep (2002). Noir, il porte des vêtements de travail et arbore des chaussures sans lacets – attributs du fugitif. Engagée par les origines de Steve McQueen et le contexte intellectuel de la production de ses travaux (les postcolonial studies anglo-saxonnes), pareille interprétation ne saurait éclipser la dimension sculpturale et spatiale de l’œuvre. Dans Deadpan , l’artiste tient sa position. Au centre de l’instabilité, il ne bouge pas. Face à lui, le spectateur, tenu dans une salle qui répond par ses proportions à la taille de la projection, ressent le basculement des composantes de l’image cinématographique (le cadre, le plan) à mesure que l’action se répète sous différents points de vue.
Olivier Michelon
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007