Composition 258
1959
Composition 258
1959
Domaine | Dessin |
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Technique | Fusain sur papier |
Dimensions | 58,5 x 78,2 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1960. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1961 |
N° d'inventaire | AM 2162 D |
Informations détaillées
Artiste |
Maurice Estève
(1904, France - 2001, France) |
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Titre principal | Composition 258 |
Date de création | 1959 |
Domaine | Dessin |
Technique | Fusain sur papier |
Dimensions | 58,5 x 78,2 cm |
Inscriptions | Signé et daté au fusain en bas à gauche : ESTEVE 59 |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1960. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1961 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2162 D |
Analyse
Maurice Estève, qui s’impose après-guerre, avec Bazaine et Lapicque notamment, comme l’un des champions d’une certaine abstraction de « tradition française », a cependant toujours accordé au travail du dessin une place essentielle : autonome par rapport à son œuvre peint, que caractérisent de larges aplats de couleurs lumineuses (rares sont les dessins ayant servi d’études préparatoires à des tableaux), son œuvre graphique fait notamment appel dès la fin des années 1930 à un matériau de prédilection qui est, paradoxalement, le fusain. Dans un style ne devant plus rien à Léger ou à Bonnard, qui influencèrent ses débuts, Estève, à partir des années 1940, exploite toutes les ressources de ce médium austère et exigeant, en se détachant progressivement des références figuratives dont s’inspiraient certains de ses dessins (Femme au canard, 1946, MNAM) : la matière charbonneuse le contraint à resserrer son vocabulaire sur l’architecture des formes et à moduler la lumière, dont il affirme la nécessité interne.
Composition 258 appartient ainsi à un ensemble de fusains conçu à la fin des années 1950, où des formes abstraites à la fois complexes et d’une grande lisibilité s’articulent les unes aux autres en se détachant en fort contraste sur le blanc crème du papier. Trompeurs, les jeux de perspective ménagés entre les éléments courbes, convexes ou concaves imposent une constante instabilité au regard. Dans cette composition que l’on devine longuement élaborée et mûrie, les noirs vigoureux répondent aux dégradés subtils de gris, qui trahissent un art consommé de l’estompe, appris chez Seurat, dont Estève partage l’intériorité. L’artiste se refuse ici tout recours à la couleur qui, si elle apparaît souvent dans ses fusains de cette époque, se limite à des rehauts atténués de bleus et de jaune (Dessin nº 1623, MNAM, en dépôt à Besançon).
Christian Briend
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008