BAC-4-2003
2003
BAC-4-2003
2003
Domaine | Peinture |
---|---|
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 220 x 200 cm |
Acquisition | Achat, 2003 |
N° d'inventaire | AM 2003-250 |
Informations détaillées
Artiste |
Frank Nitsche
(1964, République démocratique allemande) |
---|---|
Titre principal | BAC-4-2003 |
Date de création | 2003 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 220 x 200 cm |
Inscriptions | T.D.S. au revers vers B.DR. sur toile : BAC-4-2003 / Nitsche |
Acquisition | Achat, 2003 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Création contemporaine et prospective |
N° d'inventaire | AM 2003-250 |
Analyse
La peinture abstraite et géométrique de Frank Nitsche dissimule à dessein l’origine des images qui la génèrent. Collectionneur d’illustrations de magazines, qu’il agence dans de grands cahiers selon différents thèmes et couleurs, Nitsche s’efforce de réduire ses sujets à l’abstraction jusqu’à les faire disparaître totalement. L’artiste appartient, avec Thomas Scheibitz et Eberhard Havekost, à cette « école de Dresde » qui a un temps désigné trois peintres talentueux révélés en 1999 à Berlin, dans une exposition commune. Dès 1998, Nitsche avait abandonné la figure humaine dans ses tableaux, et un voyage en Californie l’avait amené à un style abstrait et coloré où se mêlaient des couleurs intenses, parfois fluo, aux côtés de tonalités pastel. Dans un esprit post-pop ironique, Nitsche invente une abstraction fondée sur le design ou, plutôt, ce qu’il appelle l’« overdesign ». Il rend un sujet abstrait puis le redessine à travers des lignes noires qui forment des réseaux multiples. Utilisant l’adhésif pour délimiter les parties peintes, il laisse visible sa technique en préservant les traces et les épaisseurs de différentes couleurs ici et là, comme s’il voulait rappeler l’image originelle sous-jacente. Fasciné par notre société des flux matériels et immatériels, influencé par le monde contemporain de la vitesse et de l’accident décrit par Paul Virilio, Nitsche apparaît comme celui des trois peintres de Dresde, qui confronte l’esthétique du désastre au pop pour en faire une peinture abstraite qu’une apparente gaieté rend, paradoxalement, d’autant plus mélancolique. Les couleurs inhabituellement pastel choisies pour l’œuvre acquise par le Mnam ne font que renforcer ce sentiment d’affadissement et de froideur d’une abstraction qui a perdu toute innocence.
Christine Macel
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky