Sans titre
1941
Sans titre
1941
Domaine | Dessin |
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Technique | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 26,8 x 21 cm |
Acquisition | Don de Mme Susi Magnelli, 1976 |
N° d'inventaire | AM 1976-908 |
Informations détaillées
Artiste |
Alberto Magnelli
(1888, Italie - 1971, France) |
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Titre principal | Sans titre |
Date de création | 1941 |
Domaine | Dessin |
Technique | Encre de Chine sur papier |
Dimensions | 26,8 x 21 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite : Magnelli 41 |
Acquisition | Don de Mme Susi Magnelli, 1976 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1976-908 |
Analyse
Formé à l’étude des grands maîtres du Quattrocento (Giotto, Cimabue, Piero della Francesca), le peintre Magnelli gardera sa vie durant l’exigence du dessin et la rigueur de l’équilibre constructif. Fin 1913, la découverte de l’art africain (l’acquisition d’un masque punu marque le début d’une immense collection d’art primitif), les recherches futuristes (il visite, à Florence, l’« Exposition futuriste de Lacerba »), et bientôt, à Paris, la rencontre d’Apollinaire et des cubistes, sont décisives. Les œuvres abstraites de 1915 témoignent également du regard porté sur les compositions de Matisse ou d’Archipenko. Après un ralliement aux impératifs du « retour à l’ordre » des années 1920, la série des Pierres éclatées (1931-1934) engage un renouveau dans son art. Sont-ce les carrières de Carrare ou les univers minéraux des peintures du Quattrocento qui lui inspirent ces formes de désolation – ruines livides, flottant dans le néant –, ou les désastres de l’histoire qui s’annoncent ? Magnelli, qui a rejoint Paris, adopte dès lors un vocabulaire plastique définitivement abstrait : structures et mesures, ordonnées par le dessin en variations infinies, relèveront, trente-cinq années durant, d’une recherche d’équilibre entre harmonie et dissonances. Ce Dessin de 1941 est exemplaire de la parenté constante avec les Pierres : par ses brisures en dents de scie, par le champ de force qui porte à la surface d’un lac d’encre noire des formes déchiquetées de papier nu. De même que les collages de matériaux des années 1930 (Collage aux râteaux, 1938, MNAM), il constitue un exercice de composition et un objet de méditation mélancolique.
Dès 1936, Magnelli expérimente un nouveau support, des plus humbles : les ardoises d’écolier ; il y réalisera à la gouache une centaine de compositions. Cette pratique des années de guerre lui procure une grande liberté d’exécution. Fond pictural « préparé » et « encadré » d’avance, le rectangle d’ardoise offre sa matière vibrante et dense, qui va devenir la substance même des formes, quand les contours seront dessinés. Les ardoises de Magnelli demeurent une production intime, rarement présentée ; ce sont pourtant des œuvres en soi, précédées, comme les tableaux, par une esquisse à la mine graphite. Leur composition est parfois déclinée sur une toile ; ainsi, cette Ardoise de 1937 est jumelle d’Accords alternés, où s’étire, en contrepoint d’une forêt de piliers entrechoqués, la douceur d’une arabesque.
Anne Lemonnier
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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