Sanguine II
1968
Sanguine II
1968
Domaine | Dessin |
---|---|
Technique | Sanguine et mine graphite sur papier |
Dimensions | 54,5 x 42 cm |
Acquisition | Achat, 1985 |
N° d'inventaire | AM 1985-7 |
Informations détaillées
Artiste |
Geneviève Asse
(1923, France - 2021, France) |
---|---|
Titre principal | Sanguine II |
Date de création | 1968 |
Domaine | Dessin |
Description | Feuille d'album |
Technique | Sanguine et mine graphite sur papier |
Dimensions | 54,5 x 42 cm |
Inscriptions | Signé en bas à gauche, au crayon : ASSE / Titré, signé et daté au revers, en bas à droite, au crayon : Sanguine / ASSE / 1968 |
Acquisition | Achat, 1985 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1985-7 |
Analyse
Comme des fenêtres ouvertes, les tableaux de Geneviève Asse ne contiennent que de l’air, de la lumière, de la transparence. Ces peintures diaphanes prennent appui, cependant, sur un important travail de dessin. Qu’il s’agisse des carnets sur lesquels elle dessine sans relâche, et qu’elle emporte partout avec elle, de feuilles d’albums de plus grande taille, ou d’œuvres élaborées combinant plusieurs techniques, l’artiste se montre particulièrement sensible à la qualité du papier, à sa couleur et à son grain, à la dimension de la page.
De son grand-père maternel, poète et amateur de belle typographie, de sa mère, qui travaillait dans l’édition, de son beau-père, propriétaire des Éditions Delamain, Geneviève Asse a tôt appris l’amour des livres, pris le goût des encres, des crayons, et de toutes les autres manières de marquer le papier, tout en respectant sa lumière. Les vingt-six dessins et les quatre carnets conservés par le Musée, qui s’échelonnent entre 1943 et 2002, témoignent de cette diversité d’approches, mais aussi de l’économie du geste, toujours d’une extrême justesse, et de la sensibilité à vif de cette artiste discrète, amie des plus grands poètes, qu’elle a accompagnés dans des livres magnifiques.
Sanguine II (1968) tranche avec la gamme des bleus ordinairement associés à son œuvre : le frottage répété de cette riche et chaude matière produit, à l’échelle mesurée de la feuille, ce qui ressemble à un mur de couleur, délicatement enserré par les tracés au crayon qui lui donnent forme et proportion. Des lumières, comme des fentes verticales, sont marquées ici et là, au hasard, dirait-on – Geneviève Asse se définit toujours comme une instinctive.
La même verticalité, récurrente dans les formats les plus couramment choisis par l’artiste, détermine – jusque dans son titre – l’Étude verticale (1975) : la métaphore du mur, celle aussi de la fenêtre, la perception d’une division nette de l’espace par le jeu de l’ombre et de la lumière, y sont encore plus présentes. Et on y retrouve, par le jeu raffiné de différentes textures (huile, mine graphite et crayons de couleur utilisés en transparence sur un papier Ingres gris), la subtilité des bleus atmosphériques qu’affectionne Geneviève Asse et qui sont devenus sa signature. Des bleus nuancés de gris qui évoquent aussi bien la mer, les ciels en mouvement, que la terre de sa Bretagne natale, mais qui sont aussi et surtout la couleur de la spiritualité, de l’expansion du regard et de la pensée.
Isabelle Monod-Fontaine
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 366) . N° isbn 978-2-84426-371-1
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky