Dominique Julieno
2004
Dominique Julieno
2004
Domaine | Photo |
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Technique | Epreuve gélatino argentique |
Acquisition | Achat, 2005 |
N° d'inventaire | AM 2005-233 |
Informations détaillées
Artiste |
Patrick Faigenbaum
(1954, France) |
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Titre principal | Dominique Julieno |
Date de création | 2004 |
Domaine | Photo |
Technique | Epreuve gélatino argentique |
Tirage | Pièce unique |
Acquisition | Achat, 2005 |
Secteur de collection | Cabinet de la photographie |
N° d'inventaire | AM 2005-233 |
Analyse
S’il a pratiqué le paysage et la nature morte, Patrick Faigenbaum s’est avant tout défini, depuis ses débuts, par son attachement au genre du portrait, auquel il est revenu avec obstination, périodiquement, depuis maintenant trente ans. Dominique Julieno fait partie d’une série récente réalisée en 2004, en atelier. Cette pratique, constitutive, en photographie, du genre, est en revanche nouvelle dans l’œuvre de Faigenbaum, dont la méthode consistait jusqu’alors à photographier ses modèles dans leur environnement naturel – intérieurs (ses proches, les familles nobles italiennes) ou extérieurs (Prague, Brême, Barcelone) –, « l’endroit devenant pour un temps [son] atelier ». Ici, le fond neutre, les accessoires, souvent réduits à l’essentiel (la chaise), ne nous renseignent plus sur les individus photographiés : ces derniers, inconnus rencontrés dans la rue (comme ici) ou intimes, n’entretiennent plus le rapport généalogique au lieu de la prise de vue qui caractérisait les travaux antérieurs de Faigenbaum. Par là, ces portraits de déracinés évoquent bien davantage les bustes d’empereurs romains photographiés à Rome en 1986. Nulle distraction du regard, nulle anecdote, nulle échappatoire possible. L’image doit tout entière tenir par une composition stricte d’un classicisme apparent – on pense à Nadar ou à Avedon –, par une attention maniaque portée au détail et au travail de tirage dont l’exécution délicate – et ici unique – vise à renforcer la présence physique et l’intensité de l’expérience photographique, pour aboutir non pas à un impossible portrait psychologique, mais à l’incarnation d’une présence.
Quentin Bajac
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007