Pietà
2004
Pietà
2004
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite, craie blanche, fusain, gouache, encre de Chine et aquarelle sur papier |
Dimensions | 160 x 260 cm |
Acquisition | Achat, 2005 |
N° d'inventaire | AM 2005-26 |
Informations détaillées
Artiste |
Frédérique Loutz
(1974, France) |
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Titre principal | Pietà |
Date de création | 2004 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite, craie blanche, fusain, gouache, encre de Chine et aquarelle sur papier |
Dimensions | 160 x 260 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 2005 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2005-26 |
Analyse
Frédérique Loutz fait partie de la jeune génération d’artistes français qui privilégie le dessin. Après une solide formation à l’École des beaux-arts de Mulhouse, puis à l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, elle est, en 2006, pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Sa double culture mosellane, française et germanique, explique en partie la singularité de son travail, dont le répertoire de figures et le vocabulaire formel se conjuguent pour former un monde imaginaire inquiétant.
De vieux jouets et objets manufacturés par elle, accumulés dans son atelier, tous mis hors d’échelle, lui servent de modèles, constituant un univers d’enfance et de contes cruels ( Chaperon rouge , 2005, Frac Auvergne), nettement plus proche de celui des Frères Grimm que de celui de Perrault. D’abord remarquée pour ses petits dessins à l’encre et à la plume, aux sujets grotesques issus d’une sorte de cybermonde, qui peuvent être rapprochés de la tradition expressive allemande, Loutz réalise des grands formats plus ambitieux et aboutis, qu’elle travaille souvent à l’aquarelle dans des tonalités violemment acidulées ou, plus rarement, en noir et blanc.
Ainsi dans cette monumentale et spectrale Pietà : la complexité de la technique – un mélange translucide de mine graphite, fusain, encre de Chine, gouache et aquarelle – sert une vision étrange, fortement scénographiée, traversée de faisceaux lumineux. Arbitrairement disposés à l’intérieur et à l’extérieur d’un grand losange – inspiré, explique l’artiste, autant par Géricault ( Le Radeau de la Méduse ) que par Delacroix ( La Mort de Sardanapale ) – figurent des morceaux de corps (jambe, tête, buste), des objets épars (quilles, boules, fleurs), des motifs plus abstraits, tandis qu’une tête de mort couronne un paysage industriel esquissé au loin. L’arc entier de la composition, celui d’une Pietà , renvoie à un dispositif d’allégorie, où différentes strates de mémoires s’imbriquent, se superposent, dans un processus visuel savamment confus. Sa vision de corps vidés de leur substance, son travail ironique et froid de dématérialisation des images confèrent une dimension inattendue à cette expression faussement illustrative et narrative.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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