Picture for Women (Image pour les femmes)
1979
Picture for Women
(Image pour les femmes)
1979
Domaine | Photo |
---|---|
Technique | Epreuves à destruction de colorants, type cibachrome |
Dimensions | 161,5 x 223,5 x 28,5 cm |
Acquisition | Achat, 1987 |
N° d'inventaire | AM 1987-1135 |
Informations détaillées
Artiste |
Jeff Wall
(1946, Canada) |
---|---|
Titre principal | Picture for Women (Image pour les femmes) |
Date de création | 1979 |
Domaine | Photo |
Description | Deux épreuves Cibachromes transparentes jointes bord à bord et caisson lumineux |
Technique | Epreuves à destruction de colorants, type cibachrome |
Dimensions | 161,5 x 223,5 x 28,5 cm |
Acquisition | Achat, 1987 |
Secteur de collection | Cabinet de la photographie |
N° d'inventaire | AM 1987-1135 |
Analyse
Après des débuts laissés en suspens et un détour par des études d’histoire de l’art, Jeff Wall renoue durablement avec la pratique artistique à la fin des années 1970. The Destroyed Room (1978), par laquelle débute son catalogue raisonné, fixe ce qui sera le type de la très grande majorité de ses œuvres : une photographie en couleurs, souvent de grand format, montée sur un caisson lumineux qui l’éclaire par l’arrière au moyen de tubes fluorescents. Picture for Women ne déroge pas à cette règle. À l’évidence très concertée, cette image montre une femme en train d’être photographiée par un homme (l’artiste lui-même). Contrairement à ce que l’on pourrait d’emblée supposer, la femme n’y est pas adossée à un miroir dans lequel se reflèterait le photographe situé devant elle, mais l’un et l’autre font face au miroir dont la surface occupe toute l’image. C’est donc vers le reflet de la femme, et non pas vers celle-ci, qu’est dirigé le regard de Wall – le spectateur retrouvant par ailleurs devant l’œuvre une position similaire à celle qu’occupèrent les deux personnes figurées (et l’appareil photo) par rapport au miroir. Ainsi que son auteur l’a lui-même indiqué, Picture for Women a été inspirée par Un bar aux Folies-Bergère (1881-1882) de Manet, tableau à partir duquel l’œuvre opère une transformation riche de conséquences interprétatives. L’image, pour des raisons techniques, est en deux parties, dont on notera que la suture verticale passe par le centre de l’objectif photographique. Jeff Wall, qui conjugue ici différence sexuelle et adresse au regardeur, a qualifié sa composition de « leçon sur la mécanique de l’érotisme ».
Jean-Pierre Criqui
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007