Fonds d'archives
Fonds Taller de Gráfica Popular
1937 - 1960
Fonds Taller de Gráfica Popular
1937 - 1960
Importance matérielle | 459 pièces, reconditionées dans 5 cartons à dessin, 4 boites d'archives |
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Localisation physique | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Présentation du fonds
Le Taller de Gráfica Popular a produit un très grand nombre d'oeuvres, résultat des travaux collectifs et individuels et dont sept séries se distinguent :
La première série réunit les affiches destinées à être placardées sur les murs ou à accompagner les manifestations. Les thématiques abordées concernent principalement les luttes contre : le Fascisme, la terreur Nazi, l'impérialisme et le combat pour la paix. Une grande partie des oeuvres retrace également l'histoire révolutionnaire mexicaine, avec l'exaltation des figures emblématiques qui ont lutté contre les dictatures pour la nationalisation des compagnies pétrolières, soutenu les mouvements ouvriers et l'éducation populaire. La vie et les traditions du peuple Mexicain sont également représentées.
La deuxième série concerne les journaux populaires intitulés "Calaveras", ils représentent des squelettes accompagnés de vers satiriques, dont l'humour subversif et la satire sont les éléments centraux.
La troisième série, la plus volumineuse et la plus représentative, réunit l'ensemble de gravures produites entre (1937 et 1960) par les artistes du TGP. Elle se divise en deux parties, la première réunit les réalisations collectives portant sur la vie politique et la lutte mexicaine et la deuxième présente les travaux individuels des seize artistes du TGP.
La quatrième série concerne les portfolios, édités par La Estampa Mexicana, sous la direction de Hans Meyer et réalisés afin promouvoir la récolte des fonds.
La cinquième série réunit les "Corridos" (balades populaires) et les feuilles volantes éducatives, toutes deux destinées à être diffusées gratulient dans tous les lieux publics.
La sixième série réunit les livres pédagogiques, illustrés par les artistes du TGP et destinés à l'éducation populaire.
La dernière série réunit des éphéméras : dépliants, cartons d'invitation, cartes de voeux réalisés par le collectif, et quelques affiches des expositions plus tardives du TGP.
Artistes/personnalités
Biographie
Le Taller de Gráfica Popular [L'atelier d'art graphique populaire] connu sous le nom de TGP, fut un collectif d'artistes, principalement graveurs, fondé à Mexico en 1937 sous l'initiative de Leopoldo Méndez, Pablo O'Higgins et Luis Arenal.
Il réunissait une bonne partie des anciens membres de la Ligue des Écrivains et Artistes Révolutionnaires (L.E.A.R), organisation d'intellectuels mexicains antifascistes, active de 1934 à 1937 et liée au Parti Communiste Mexicain, et dont la finalité était de donner une nouvelle impulsion à la la lutte des classes à travers de la création artistique.
Suite à sa dissolution, des artistes tels qu'Ignacio Aguirre, Raúl Anguiano, Ángel Bracho, Jésus Escobedo, Antonio Pujol, Alfredo Zalce, s'associent aux graveurs Alberto Beltrán, Arturo García Bustos, Celia Calderón, José Chávez Morado, Andrea Gómez, Xavier Iñiguez, Lorenzo Jiménez, Fanny Rabel, mais aussi aux artistes et intellectuels étrangers, tels que Koloman Sokol, Elizabeth Catlett, Max Khan, ou bien l'architecte suisse et ancien directeur du Bauhaus, Hannes Meyer. Ce dernier prendra en charge la direction entre 1942 et 1949 de La Estampa Mexicana, qui fut la maison d'édition du Taller de Gráfica Popular.
De sa fondation jusqu'aux années 1950, le TGP, produira un très grand nombre d'oeuvres, résultat des travaux collectifs et individuels. Ils réalisetont des gravures, portefolios, journaux, affiches politiques, mais aussi des illustrations pour des livres destinés à l'éducation populaire.
Leur langage plastique s'est fortement inspiré des travaux du célèbre illustrateur mexicain, José Guadalupe Posada (1852-1913) graveur et critique social pendant la Révolution, ainsi que du réalisme socialiste et des images de la culture populaire mexicaine.
En utilisant des images expressives, réalistes et populaires, ils ont réussi à créer un nouveau langage visuel abordable par tous, tout en diffusant un éventail de thèmes socialement engagés de manière très efficace.
En effet l'engagement politique et social du groupe, sera clairement annoncé dans le manifeste du TGP : "L'art doit refléter la réalité sociale tout en appuyant les intérêts progressistes et démocratiques du peuple mexicain, cela en considérant que la finalité sociale de l'art, reste indissociable de la qualité artistique". Cet engagement se traduira principalement dans les thématiques abordées par le collectif. En tout premier lieu on trouvera la défense du monde ouvrier, suivie du combat contre le fascisme et le nazisme européen ainsi que l'impérialisme américain et le combat pour la paix.
Ainsi la première affiche réalisée en 1937 fut destinée à soutenir la Confédération des travailleurs du Mexique (CTM). Suivront également plusieurs lithographies contre le fascisme montant en Espagne, intitulées "La España de Franco".
Dans le même registre, le TGP manifestera son opposition contre le nazisme en participant à un cycle de seize conférences organisées par la ligue pour la culture allemande, opposée à Hitler. A cette occasion, trente-deux mille affiches seront produites et collées dans les rues du Mexique par les artistes du collectif.
La production artistique au service du changement social se traduisait aussi chez les artistes du TGP par la défense des récents acquis de la Révolution mexicaine, mis en place par le Président Lazaro Cardenas (1934-1940).
En effet ce dernier entreprit une série de grandes réformes sociales qui furent amplement diffusées par le TGP à travers la production de gravures dont les thématiques abordaient entre autres : La réforme agraire avec le démantèlement de grands latifundios et la répartition des terres aux paysans, le développement du système coopératif de production agricole, le soutient aux mouvements ouvriers et l'unification de ses organisations en une unité d'action prolétaire, ainsi que le développement d'un réseau scolaire d'éducation populaire.
Et enfin la plus significative, l'expropriation pétrolière avec la suppression totale des compagnies pétrolières étrangères au Mexique.
Les artistes du TGP revendiquaient également la création d'un art s'adressant au peuple, qui devait prendre ses racines dans la tradition et la culture populaire.
Ils produiront ainsi une série de gravures destinées à mettre en valeur la vie et les traditions du peuple mexicain.
Certaines d'entres elles retracent l'histoire révolutionnaire avec l'exaltation des figures emblématiques, d'autres représentent simplement la vie des paysans, ouvriers ou artisans exerçant les métiers traditionnels. Le but etait de promouvoir l'éducation populaire mais aussi de réhabiliter leur pays aux yeux des mexicains eux-mêmes.
Dans ce même contexte ils produiront de nombreux journaux et caricatures inspirées de deux genres très populaires au Mexique, les "corridos et calaveras". Les corridos sont des chansons populaires prenant une forme poétique. Les Calaveras, inspirées de l'iconographie traditionnelle utilisée lors de la fête des morts, représentent des squelettes accompagnés de vers satiriques, l'humour subversif et la satire sont les éléments centraux.
Ces derniers ainsi que les feuilles éducatives populaires furent abondamment diffusées dans les lieux publics par le Taller de Grafica Popular, dans le but de dénoncer les injustices sociales et de soutenir les luttes populaires.
Après plus de vingt-trois ans de production collective, l'expérience artistique et sociale du TGP s'arrête en 1960 avec le départ des membres fondateurs, même si un groupe de nouveaux artistes a tenté de maintenir l'atelier en vie, la période prolifique du TGP qui avait Méndez comme organisateur s'acheva.
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