Fonds d'archives
Mémoires d'expositions (1986-2018)
1986 - 2018
Mémoires d'expositions (1986-2018)
1986 - 2018
Importance matérielle | Durée totale : 103:45:18 |
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Localisation physique | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Présentation du fonds
"Mémoires d'expositions" est une collection constituée de deux cents documents formant la "mémoire" audiovisuelle des expositions temporaires et des évènements organisés par le Centre Pompidou, produite – ou a minima co-produite – par le Spav entre 1986 et 2017. Composée entre autres d'entretiens et de prises de vues des salles et des oeuvres exposées, la collection est le fruit d'un long travail de recherche, de sélection et de montage entrepris par le Spav et la Bibliothèque Kandinsky depuis une dizaine d'année. Sur les 205 vidéos rassemblées par "Mémoires d'expositions", environ 150 correspondent à la période envisagée pour l'étude, faisant de cet ensemble un échantillon tout désigné pour interroger la teneur historique et muséologique des documents audiovisuels conservés par la Bibliothèque Kandinsky et le Spav. À partir des années 1990, les tournages dans les salles d'exposition se systématisent, faisant ainsi ressortir des tendances identifiables et majoritaires au sein de la collection.
1. Parcours et entretiens : une exposition, combien de points de vue ?
Parmi la centaine d'heures de contenus rassemblés par "Mémoires", on peut distinguer quelques typologies de contenus récurrentes : le parcours d'exposition, l'entretien (du/des commissaires d'exposition, ou de l'artiste) et le "film".
Le parcours, souvent muet – mais parfois accompagné d'une ambiance sonore, voire d'un commentaire – est une traversée des espaces muséographiques, salle par salle. La caméra s'arrête sur chaque oeuvre, avec des valeurs de plan et des cadrages pouvant varier, et les salles sont balayées par des plans panoramiques. L'oeil de la caméra permet ainsi d'envisager les oeuvres de l'exposition non seulement dans l'espace, mais aussi dans le temps : c'est peut-être sur ce plan que repose la plus-value du format audiovisuel, par rapport au simple plan de salle et du catalogue d'exposition, puisqu'il ajoute, outre la mise en perspective des oeuvres les unes par rapport aux autres dans un même espace, la notion de déambulation. On peut d'ailleurs noter que la durée moyenne des parcours augmente avec le temps : elle est d'environ 20 minutes dans les années 1990, contre une heure pour la décennie suivante.
Outre l'exploration des thématiques transversales de l'histoire de l'art par le biais philosophique ou muséologique, la perception et la présentation des oeuvres par les artistes les ayant réalisées constitue l'autre versant de la "typologie" des entretiens. Au risque de paraître redondante face aux parcours commentés, cette catégorie de contenus permet aux interrogés de revenir sur leurs processus créatifs. L'entretien peut être plus spécifique à une oeuvre, série ou installation, et donne de nombreux éléments de contexte. L'esthétisation de ces entretiens, si elle n'est ni centrale ni systématique, reste un point qu'il est intéressant de soulever. Elle se retrouvera notamment dans le travail de montage, le choix d'un décor, d'une ambiance visuelle ou sonore particulière, rapprochant parfois la narrativité des entretiens filmés de celle de véritables courts métrages documentaires.
2. Films et autres "sans-étiquette" :
La dernière typologie "majoritaire", si elle en est vraiment une, regroupe sous le terme de film un ensemble hétéroclite de documents. On y trouve en grande partie des courts et moyens métrages documentaires, réalisés à l'occasion des expositions du Centre, et probablement diffusés dans les salles du musée. Ces films sur l'art, montrent – outre l'oeuvre d'art – l'évolution du discours didactique autour de la création contemporaine. Destinés à un public plus vaste le personnel du Centre Pompidou, ou qu'une communauté de chercheurs, cet ensemble de documents – présent dans les archives du Spav au-delà de la collection "Mémoires d'expositions", ainsi que dans la collection audiovisuelle de la Bibliothèque Kandinsky – peuvent être étudiés en qualité d'outils de médiation audiovisuelle. Ils soulèvent également la question du film pour l'art en tant que genre, et l'évolution des propositions pour porter à l'écran des oeuvres qui, pour la plupart, sont destinées à être observées in situ.
À côté des films sur l'art figurent également des enregistrements plus proches de la captation, montrant des évènements liés aux activités du Centre Pompidou ou à la vie des expositions. Ces contenus ne sont pas accompagnés de commentaire ; sans pouvoir les qualifier à proprement dit de reportages, ils offrent malgré tout un point de vue interne et informatif pour un éventuel spectateur, lui permettant ainsi d'observer le déroulement d'un atelier, ou d'une soirée donnée en l'honneur d'un ou d'une artiste. Tous les participants ne sont pas identifiables au premier coup d'oeil, pas plus que le contexte, et les situations sont variées.
À l'exploration de ce sous-corpus apparaît l'importance du Centre Pompidou en tant que moteur de la création vidéo sur l'art contemporain dans les décennies 1980-1990. En mettant à disposition auprès des artistes des moyens techniques leur permettant de produire des courts et moyens métrages, tantôt informatifs, tantôt expérimentaux, le Centre s'est donné une position privilégiée au coeur des questions traversant les arts vivants et la création contemporaine.