Fonds d'archives
Fonds François Stahly
1909 - 2016
Fonds François Stahly
1909 - 2016
Importance matérielle | 21 boites d'archives, 1 carton à dessin, 5 documents audiovisuels |
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Localisation physique | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Présentation du fonds
Le fonds est constitué d'archives écrites, photographiques et audiovisuelles produites par François Stahly tout au long de sa carrière artistique. Les archives écrites comportent principalement des textes théoriques, entretiens, conférences, articles et notes rédigées par François Stahly. Ces dernières s'accompagnent de nombreux carnets de travail et journaux intimes. S'y trouvent également des dossiers comportant de la correspondance familiale, professionnelle et amicale. D'autres dossiers, regroupent des cartons d'invitation à des expositions individuelles et collectives ainsi que quelques affiches, coupures et revues de presse. Une dernière série réunit les dossiers administratifs relatifs aux commandes publiques réalisées par l'artiste.
Les archives photographiques se composent d'un grand nombre de reproduction d'oeuvres, ainsi que des projets réalisés par l'artiste dans le cadre de commandes publiques. S'y trouvent aussi des vues d'atelier et d'expositions, ainsi que des photographies biographiques (portraits de l'artiste, de sa famille et amis).
Les archives audiovisuelles contiennent quelques enregistrements audio et vidéo d'entretiens réalisés par François Stahly à différentes périodes de sa vie.
Le fonds contient également une partie de sa bibliothèque personnelle, dans laquelle se trouvent notamment des catalogues de ses expositions ainsi que des revues comportant des articles à son sujet, ou des catalogues de salons auxquels il a participé.
Artistes/personnalités
Biographie
Tizian Léopold Heinrich Erhad Stahly dit François Stahly, est né à Constance en Allemagne le 8 mars 1911. À partir de 1912 sa famille s'installe en Suisse, dans un premier temps à Lugano et par la suite à Winterthour et Zurich. Pendant sa jeunesse, Stahly travaille dans une imprimerie et apprend le métier de lithographe. À partir de 1926, il assiste aux cours de peinture et de sculpture donnés à la Kunstgewerbeschule de Wintherthur, ainsi qu'à l'École des Beaux-Arts de Zürich.
François Stahly s'établit à Paris en 1931 et poursuit des cours à l'Académie Ranson où il sera l'élève de Malfray et de Maillol. En 1934, il épouse Claude Favre. Le couple aura trois enfants : Bruno, Florence et Catherine.
En 1937 l'artiste reçoit sa première commande publique, un portique destiné au Pavillon de la Femme à l'exposition internationale de Paris. L'année suivante il rencontre et expose avec Manessier, Etienne-Martin, Klinger, Le Moal, Bertholle (groupe Témoignage) et devient Membre du Comité du Salon de Mai à Paris.
En 1941, il part à Oppède dans le Vaucluse, où il travaille en collaboration avec les architectes Jean Le Couteur et Paul Herbé. A Grasse il rencontre Jean Arp, Alberto Magnelli, Sonia Delaunay, Ferdinand Springer et Nicolas de Staël.
En 1945, de retour à Paris, l'artiste travaille pour la revue Werk, le magazine Graphis et la revue Die Kunst (Zürich). En 1947, il obtient la nationalité française et participe au deuxième Salon des Réalités Nouvelles où il exposera chaque année jusqu'en 1982. L'année 1946, sera marquée par sa rencontre avec Brancusi.
En 1948, il participe à l'exposition-manifeste HWPSMTB (Hartung, Wols, Picabia, Stahly, Mathieu, Tapié Bryen) à la Galerie Colette Allendy. L'année suivante, il installe son atelier à Meudon et expose avec Etienne-Martin à la Galerie Jeanne Bucher. Il devient également membre du comité directeur du 1er Salon de la jeune sculpture où il expose jusqu'en 1980.
En 1953 aura lieu sa première exposition personnelle, à la Galerie Paul Fachetti, à cette occasion, son ami et mécène Henri-Pierre Roché, préface le catalogue de l'exposition. En 1955, il réalise une façade en aluminium du Pavillon Paris-Match pour l'exposition de l'Habitation au salon des Arts Ménagers. Cette même année, il installe le signal en acier commandé par le Comité de la Sidérurgie française. Ce dernier sera placé en 1960 à l'entrée de l'autoroute du sud.
Avec Etienne-Martin, Antoine Poncet, Jacques Delahaye, il réalise les vitraux-reliefs de l'Eglise de Baccarat en 1956, et reçoit en 1957 le grand prix Matarazzo de la Biennale de Sao Paulo.
L'année 1958 est marquée par sa collaboration avec Etienne-Martin, ses recherches d'intégration de la sculpture dans l'architecture et sa première expérience d'atelier collectif à Meudon.
Entre 1960 à 1965, Stahly travaille aux Etats-Unis et enseigne à l'Université de Berkeley en Californie et organise les ateliers collectifs d'Aspen au Colorado. Pendant cette période, il réalise également de nombreuses commandes publiques, telles qu'une fontaine en acier inoxydable pour la Kayser Steel Company à Fontana, ou bien une sculpture monumentale pour le Golden Gateway Park à San Francisco. La ville de Seattle lui commandera une fontaine monumentale en pierre destinée à l'exposition Universelle. En 1964, il reçoit la commande de "L'Eté de la Forêt" pour le Parc privé de Nelson Rockefeller à Tarrytown.
De retour en France en 1966, il réalise deux importantes commandes publiques : Le Labyrinthe de l'Université de Jussieu à Paris et la Fontaine du Parc Floral de Vincennes.
En 1967, François Stahly acquiert le Parc forestier du Haut du Crestet dans le Vaucluse et entreprend la construction d'un ensemble d'habitations et d'ateliers collectifs avec la collaboration de ses enfants Bruno et Florence, tous deux architectes de formation.
En 1969 Nelson Rockefeller, alors gouverneur d'Albany, lui commande un jardin labyrinthique qui devra être placé au parc du nouveau Capitole de l'Etat de New-York. Les portiques de cette oeuvre monumentale seront réalisés dans les ateliers du Parc du Crestet avec la collaboration des sculpteurs Fumio Otani, Schaufelbühl et Serge Boyer. L'installation définitive de l'oeuvre sera effectuée à Albany en 1974.
En 1973, son épouse Claude Stahly décède. Très éprouvé par cet évènement, l'artiste arrêtera son travail pendant un certain temps. Quelques années plus tard, Stahly rencontre Parvine Curie, jeune femme sculpteur qu'il épousera en 1975.
Stahly recevra de nombreux prix et distinctions, tels que la Médaille d'Or de la Triennale de Milan (1953) ; le Prix Matarazzo à Sao Paulo (1957) ; Artist in résidence à l'Université de Stanford (1964-1965) ; le Grand Prix de la Biennale de Tokyo (1965) ; le Grand Prix des Beaux-Arts de la Ville de Paris (1972) ; le Grand Prix National de la Sculpture (1979). Il sera élu membre de l'Académie des Beaux-Arts le 9 décembre 1992 au fauteuil de Nicolas Schöffer. Il reçut également les décorations honorifiques d'Officier des Arts et Lettres, de Chevalier de la Légion d'Honneur, et d'Officier de l'ordre National de Mérite.
François Stahly produira des oeuvres très diverses. De ses premières sculptures en bois, marbre et bronze, à ses travaux monumentaux (tels les séries de fontaines, flèches et reliefs destinés aux espaces publics), suivra une dernière période de création, qui sera plus introspective, plus intime et pendant laquelle l'artiste se consacrera exclusivement au dessin.
L'oeuvre de François Stahly sera profondément marquée par un rapport très étroit avec la nature. A ce propos citons le texte de François Mathey directeur du Musée des Arts Décoratifs et organisateur de la grande exposition rétrospective de François Stahly en 1967 : " ...C'est avec la nature elle-même qu'il devait engager ce passionnant dialogue qui ne cesse d'être l'origine, le moyen et la finalité de son art. Sa sculpture connaitra des étapes, des périodes distinctes, mais ne se départira plus de cette constante référence. Les genres, les techniques, les matériaux n'ont finalement guère de sens quand il importe d'approfondir une seule vérité révélée, non dans un sens naturaliste mais plutôt avec le souci d'une réorganisation du monde organique par la vision d'une nature seconde, autre, qui serait réveillée ou transfigurée".
Extrait du site internet réalisé par Le Comité François Stahly www.stahly.fr