Fonds d'archives
Fonds Archizoom Associati
1963 - 1974
Fonds Archizoom Associati
1963 - 1974
Importance matérielle | 2 boites d'archives photographiques (1198 vues) et 1 boite de documentation complémentaire. |
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Localisation physique | Bibliothèque Kandinsky - MNAM-CCI - Centre Pompidou, Paris |
Présentation du fonds
Série 1 : Archives photographiques
Le fonds Archizoom Associati se compose essentiellement des archives photographiques du groupe, en grande majorité des diapositives et des ektachromes. Hormis un petit reportage immortalisant les membres du groupe en 1967, ces photographies documentent les divers projets entre 1966 et 1974. La diversité des activités et l'aspect protéiforme des créations d'Archizoom ressort très nettement des divers reportages archivés : le design de produit, et le design d'environnement, l'architecture, les expositions et scénographies, l'urbanisme (No-Stop City) et le stylisme (Dressing Design). Archizoom a volontiers expérimenté tous champs de la création autour du design, jusqu'à l'enseignement -ou plutôt contre-enseignement- professionnel (projet Global Tools initié dès 1974 à la dissolution du groupe).
Du côté des activités de design, une part belle est faite au design de produit avec divers prototypes de mobilier, objets de décoration et divers artefacts conçus par Archizoom. Parmi les réalisations figurent de nombreuses collaborations avec Poltronova entre 1966 et 1973. Ainsi le célèbre divan "Safari" (1966), l'iconique divan "Superonda" (1968) et le fauteuil "Mies" (1969) sont photographiés tantôt en intérieur ou en extérieur, encore emballés ou en situation d'usage. Une autre collaboration avec l'éditeur de meubles Cassina a donné naissance au fauteuil "AEO".
Des objets de décoration comme la lampe "Sanremo" (1968), mais aussi des études de motifs pour divers objets comme des miroirs, lampes, couvertures et tapis. Les fameux "Dream Beds" (1967) imaginés par Gilberto Coretti sont présents, photographiés seuls ou avec d'autres objets décrit plus haut. On découvre également des prototypes d'objets plus méconnus car inédits, à l'instar du jouet électronique"Sodomek" dont les règles demeurent mystérieuses pour les non-initiés, un prototype de buffet ou une table tourne-disque avec hauts-parleurs.
La sous-série consacrée au design d'environnement regroupe des projets d'aménagement de vitrines de boutiques ou de pièces à vivre (chambre pour écouter de la musique pour Vogue Maison dans la maison de Gilberto Coretti).
Deux reportage témoignent de la collaboration d'Archizoom avec la revue underground "Pianeta Fresco" : l'aménagement d'un stand et la réalisation de maquillages faciaux et corporels donnant lieu à une séance de prises de vues dont quelques clichés sont reproduits dans le n°2-3 de l'année 1968.
Quelques reportages viennent documenter les projets architecturaux du groupe, réalisés ou non. Il s'agit de projets d'habitat individuel (Villa sur le lac Léman, Villa Vivoli à Fiesole) ou d'habitat collectif (Jumbo Center à Milan, projet d'immeuble sur le Champ de Mars à Paris ou de lotissement à Pontedera). Les projets résultant d'une participation à un concours tels que des pavillons d'exposition ou des infrastructures de transport public (aéroports) sont rassemblés dans le sous-ensemble'"concours pour des édifices publics".
Un autre ensemble important témoigne des activités expographiques d'Archizoom : reportages sur les expositions "Superarchitecture" à Pistoia en 1966 puis à Modène en 1967, et de la participation du groupe à la Triennale de Milan en 1967 ("Centre de conspiration éclectique", dédicacé à Malcom X), vues de l'exposition à la Mana Art Gallery à Rome en 1968 et enfin de leur participation à l'exposition collective au MoMA "Italy : the New Domestic Landscape" à New York en 1972. Les membres d'Archizoom ont également participé, en tant que scénographes cette fois-ci, à l'exposition "L'Art et la science en Toscane" à Florence en 1969 et à l'aménagement du stand de la RAI à la foire "De l'Eurovision à la Mondovision" à Rome en 1969.
Regroupés dans la sous-série "Urbanisme", des photomontages urbains et les photographies du projet No-Stop City porté par d'Andrea Branzi témoignent de la réflexion menée pour dépasser les frontières du design et de l'architecture. Modèle d'urbanisation globale, ce projet théorique est publié pour la première fois dans la revue Casabella en 1970 sous le titre : "Ville chaîne de montage du social, idéologie et théorie de la métropole" et met en oeuvre "l'idée de la disparition de l'architecture à l'intérieur de la métropole".
Mené par Lucia Bartonlini, le projet Dessing design constitue l'unique occurence d'activité de stylisme du groupe.
Enfin, quelques diapositives éparses témoignent de la mise en oeuvre du projet Global Tools, école de non-architecture ou de non-design pensée par André Branzi.
Série 2 : Documentation complémentaire
Une petite documentation écrite vient compléter les archives photographiques. Très hétérogène dans ses typologies (notes manuscrites, fascicule, reproduction d'oeuvres, brochure, affichettes) et par sa portée, cette documentation pour laquelle nous avons très peu d'éléments de contextualisation ne peut être rapprochée que d'un seul projet identifié : Dressing Design. Une étude plus approfondie permettrait sans doute de révéler des rapports éventuels avec d'autres projets d'Archizoom.
Artistes/personnalités
Biographie
Groupe de designers et d'architectes. Agence établie à Florence puis à Milan de 1966 à 1974.
Le nom du groupe qu'Andrea Branzi, diplômé de la Faculté d'architecture de Florence en 1966, fonde la même année avec ses camarades de promotion Gilberti Coretti, Paolo Deganello et Massimo Morozzi -auxquels se joindront en 1968 Lucia et Dario Bartolini- témoigne de l'influence qu'Archigram exerce sur la jeune génération d'architectes au milieu des années soixante.
Le groupe, qui tient sa possibilité d'existence du contexte révolutionnaire marxiste de l'Italie de Toni Negri, naît quelques jours après l'exposition "Superarchitettura" organisée par Andrea Branzi et Arnolfo Natalini (qui formera de son côté le Superstudio) : la superarchitecture déclare à pousser à ses extrêmes limites la "logique du système", production et consommation, démarche qui caractérisera "l'architecture radicale", terme emprunté par Archizoom aux féministes américaines et diffusé par Germano Celant.
Soutenu par Ettore Sottsass, Archizoom Associati produit en 1970 la théorie d'un urbanisme à la chaîne, "No stop city", à la fois contre utopie critique de la ville aux ordres du Capital, réflexion sur la qualité et l'usage des ambiances obtenues dans un espace rendu monomorphe, entièrement climatisé et souterrain, et l'exploration d'un "nouveau design" à l'échelle urbaine pour une définition sensorielle de l'environnement quotidien.
Toutefois, les dessins et les textes relèvent de l'utopie plus qu'ils ne visent l'objet réel -tendance commune à l'ensemble du Radical Design. Quelques idées ont néanmoins été réalisées, comme le fauteuil "Mies" qui exagère les traits du célèbre sige de Mies Van der Rohe au point de paraître inutilisable. Avec ses pompeux "Dream Beds", Archizoom caricature le kitsch des Arts déco et du Pop Art, en même temps que le Bel Design tant vénéré : le mauvais goût prend figure de programme.
Après la reconnaissance internationale du design italien à l'exposition du MoMA "Italy, the New Domestic Landscape" (1972), où Archizoom Associati propose une pièce vide habité par la voix d'une filllette, le groupe fonde à Florence l'éphémère coopérative d'architectes et d'artistes "Global Tools" (1973-1975), contre-école d'architecture et de design défendant le libre développement de la créativité individuelle.
En crise depuis 1972, le groupe se dissout en 1974. Mais les idées du groupe se perpétuent, sans les mêmes implications politiques toutefois, dans des mouvements Anti-Design ultérieurs : Alchimia et Memphis.
Les archives du groupe sont conservées aujourd'hui au Centro Studi e Archivio della Communicazione Università degli Studi di Parma, au Centre Pompidou à Paris et au FRAC Centre à Orléans.
Repères chronologiques :
1966 : Création du groupe à Florence ; Exposition "Superarchitetura" à Pistoia
1967 : Exposition "Superarchitetura" à Modène ; "Dream Beds" série Rose Imperiale : Rosa d'Arabia, Presagio di rose, Naufragio di rose ; Canapé "Superonda" pour Poltronova
1968 : Participation à la Triennale de Milan, "Centre de conspiration éclectique" ; Siège "Safari" pour Poltronova
1969 : Siège "Mies" ; Projet "Wind town"
1970 : Projet Non-Stop-City
1972 : Participation à l'exposition "Italy: The New Domestic Landscape" au MoMA à New York.
1973 : Dressing Design ; Global Tools
1974 : Dissolution du Groupe