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Tang Chang (1934-1990) : Non-Formes

20 octobre 2023 – 8 avril 2024

Musée, niveau 4, salles 20 et 17

Présentation

Peintre et poète autodidacte indépendant, Tang Chang (thaïlandais : Chang Sae-tang ; chinois : Chen Zhuang, 1934–1990) nait à Bangkok dans une famille chinoise. Conscient des modèles hégémoniques façonnés d’après le modernisme occidental qui dominent le monde de l'art thaïlandais, Tang Chang élabore son œuvre et sa pensée à l’écart de ceux-ci. Il produit un ensemble remarquable d'œuvres à partir de la philosophie et de la méditation bouddhiques et taoïstes, de la peinture de lettrés chinoise et des styles d'écriture de la calligraphie chinoise. Son œuvre varie des peintures à l'encre de Chine et peintures gestuelles de la fin des années 1950 aux variations calligraphiques, poèmes « rupadhamma » ou concrets, autoportraits introspectifs et réflexions métaphysiques sur la nature et le quotidien jusque dans les années 1980. 

 

À la fin des années 1950, alors âgé d’une vingtaine d'années, il crée ses premières peintures au doigt à l'encre de Chine, tout en réalisant sur commande des portraits au fusain d’un réalisme minutieux. Parallèlement, en introduisant au cœur du processus créatif une technique de concentration qui consiste à fixer son esprit sur un point unique (pali : ekaggata), il pratique une peinture calligraphique gestuelle à la main. Le matériau de récupération qu’il utilise alors, vivant à proximité du port de la ville, est une peinture industrielle pour bateau. À l'instar du peintre lettré chinois qui aspirait à l'érudition et à la spontanéité, Tang Chang renonce au monde hiérarchique de l'art thaïlandais, à ses titres, ses récompenses, ainsi qu’à la commodification de l'art. Vers la fin des années 1960, il organise des expositions à son domicile où se réunissent enfants, étudiants, écrivains et artistes. Sa pratique s’étend à la poésie, sous une forme avant-gardiste analogue à la poésie concrète associant mots et images. L’artiste baptise celle-ci « poésie rupadhamma » en utilisant un mot pali (ancienne langue indo-européenne), qui signifie matière ou forme. La répétition méditative de mots du langage courant forme des images qui donnent du sens au poème, conçu pour être vu et entendu, et non pas seulement lu.

 

La brutalité de la répression militaire des manifestations organisées par les étudiants le 14 octobre 1973 accable Tang. Œuvre pivot, son grand autoportrait aux mains coupées, peint cette année-là, reflète ce tumulte et un sentiment d’arrêt. L'artiste interrompt temporairement sa pratique picturale pour se consacrer à l'écriture et à la traduction en thaï de classiques chinois tels que le Les propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère de Shitao, le Daodejing (« Livre de la voie et de la vertu ») de Laozi (1973) et La véritable histoire d'Ah Q de Lu Xun (1975). Il approfondit sa pratique de la méditation et son introspection personnelle par le biais d'autoportraits et de poèmes rupadhamma ; nombreux d’entre eux manifestent sa conscience politique et dénoncent les inégalités sociales thaïlandaises. Vers 1980, alors que sa santé décline, il exprime un intérêt accru pour la nature et le quotidien, les sublimant parfois dans des formes picturales proches de l'abstraction. En 1985, il fonde à son domicile à Bangkok l’Institut d’art moderne du poète Tang Chang : un espace indépendant, non-lucratif et libre de toute idéologie Institutionnelle, dédié à la création et à la transmission. 

 

« Tang Chang (1934–1990) : Non-Formes » s'inspire d’un concept dérivé du taoïsme et du bouddhisme chan, qui est au cœur de sa pratique : l'unité indifférenciée des multiplicités. L'exposition réunit pour la première fois en France des œuvres clés et des sources inédites datant des années 1960 à 1980. Extraits de films et documents d'archives mettent en lumière les contextes de création et de réception de ce peintre lettré moderne qui a résisté au monde de l’art—tant local que mondial—et qui, aujourd’hui encore, échappe à la reconnaissance officielle dans son pays natal. L'œuvre de Tang Chang vient complexifier l'histoire de l'abstraction gestuelle et de la poésie concrète. Elle appelle à questionner les récits unidirectionnels qui font des courants artistiques occidentaux la source propre de l'art moderne, et à nuancer le lit de Procuste des dichotomies telles que l’opposition entre abstraction et mimésis, entre image et texte. 

 


Ce projet s'inscrit dans le cadre des recherches au long cours que le Musée national d'art moderne-Centre Pompidou a entrepris autour de l'art du 20e et du 21e siècle dans la région de l'Asie Pacifique, et plus particulièrement de l'Asie du Sud-Est. À l'occasion de cette exposition, plusieurs œuvres majeures de Tang Chang entrent dans la collectiona du Musée.

 

Commissariat : Yin Ker, conservatrice associée, Asie du Sud-Est, et Marcella Lista, conservatrice en chef, collection Nouveaux Médias et Asie Pacifique, Musée national d’art moderne - Centre Pompidou.


Webinaire 

Bagyi Aung Soe (1923-1990) et Tang Chang (1934-1990) : 
Stratégies de recherche sur deux peintres modernistes non-conformistes comparés, de Birmanie et de Thaïlande

Yin Ker, conservatrice associée (Asie du Sud-Est), Musée national d'art moderne – Centre Pompidou   

Écrire les histoires de l'art de l'Asie du Sud-Est : la monographie de l’artiste #5   
10 novembre 2023

Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, Paris

 

Bagyi Aung Soe (1923–1990) et Tang Chang (1934–1990) sont deux peintres non-conformistes dont les œuvres pionnières perturbent le récit académique du modernisme, respectivement au Myanmar (Birmanie) et en Thaïlande. Par-delà le modernisme occidental, les deux artistes, contemporains l'un de l'autre et vivant dans des pays qui partagent une frontière commune, ont puisé dans les systèmes de connaissances, les pratiques spirituelles et les traditions artistiques de leurs pays pour constituer leur forme idiosyncrasique de la peinture moderne. À travers une étude des sources disponibles sur leur vie et leur art – dessins, peintures, manuscrits et publications en langue anglais et en langue vernaculaire par centaines, entretiens avec leur famille, leurs collègues et leurs étudiants, ainsi que quelques études récentes – cet exposé compare les stratégies et les méthodologies de recherche conçues en réponse aux contextes différents qui sont les leurs sur le plan de l’histoire de l'art, aux diversités de leurs pratiques et des sources imprimées et orales. Elle pose la question suivante : comment l'étude de l'un peut-elle compléter et nourrir celle de l'autre ? 

 

Organisé par la Bibliothèque Kandinsky et le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Cet événement bénéficie du soutien de la KD Collection et des amis du Centre Pompidou

Écrire les histoires de l'art de l'Asie du Sud-Est : la monographie de l’artiste 
 
Cette série inaugurale de webinaires sur l’art moderne et contemporain de l’Asie du Sud-Est se propose d’éclairer l’importance de la monographie d’artiste dans la pratique de l’histoire de l’art. Comment la monographie d’artiste a-t-elle été adoptée au sein des histoires de l’art du Sud-Est Asiatique ? Quels enseignements pouvons-nous tirer de ses applications et quelle peut être sa pertinence dans l’élaboration de récits historiques sur l’art de cette région ?  
Face à l’état souvent lacunaire des archives – situation difficile à laquelle sont confrontés de nombreux étudiants et spécialistes de l’art d’Asie du Sud-Est – il s’avère nécessaire de concevoir des stratagèmes pour contourner ces particularités et ces défis contextuels. On examinera notamment ce que des disciplines connexes à l’histoire de l’art peuvent offrir en matière d’outils de pensée et de méthodologies, pour enrichir la façon dont nous regardons, concevons et approchons les interrelations entre la vie, l’époque et l’œuvre d’un.e artiste.  
Ce sont quelques-unes des questions posées par les cinq invités de ces webinaires dans les réflexions qu’ils et elles consacrent à des artistes de l’Asie du Sud-Est.


Biographie

1934 Tang Chang (Chang Sae-tang ; Chen Zhuang) naît dans une famille chinoise à Bangkok
1955 Expérimente l’encre de Chine et la peinture au doigt ; dessine des portraits sur commande au fusain
1958 Découvre ses aspirations artistiques et entame la peinture gestuelle abstraite 
1960 Peint des êtres supérieurs bouddhiques à l'encre de Chine et fait don des peintures à l’Hôpital de la fondation Thian Fah ; participe à l’« Exposition d'art thaï-chinois de Thaïlande » à Bangkok ; peint avec les mains et les bras
1966 Expose à la « 2ème exposition de peintures : Groupe d’artistes contemporains de Patumwan » organisée par les principaux peintres modernistes thaïlandais à la galerie Patumwan 
1967 Porte les cheveux longs et un habit en coton noir confectionné par son épouse ; devient l'archétype du hippie dans les médias locaux
1968 Crée la poésie rupadhamma (poésie concrète) ; auto-publie Couverture noire, un recueil de ses poèmes d’avant-garde en thaï, suivi de sa traduction en anglais 
1969 Commence à monter des expositions à son domicile où se réunissent artistes, intellectuels, étudiants et enfants
1970 Expose des dessins, des peintures, des poèmes et des écrits à « Une présentation à l’artiste poète et philosophe Tang Chang » à l'ambassade des États-Unis à Bangkok
1971 Participe au Congrès international des orientalistes ; l'Association des étudiants thaïlandais à Canberra publie ses écrits et poèmes d'avant-garde
1973 Peint l’autoportrait Sans titre (14 octobre), en réponse à la répression brutale du soulèvement civil contre la dictature militaire le 14 octobre
1974 Renonce à la peinture gestuelle ; se consacre à la littérature et à la traduction de classiques chinois anciens et modernes
1975 Contribue à une encyclopédie culturelle officiel, un projet initié par Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej
1980 Expose et récite ses poèmes à son domicile, à l'université Silpakorn et à l'université Thammasat ; enseigne la philosophie et la littérature chinoises dans diverses universités
1981 Souffre de mauvaise santé ; devient végétarien ; passe de l’habit noir à un habit blanc confectionné par son épouse
1985 Inaugure l’Institut d'art moderne du poète Tang Chang à son domicile
1990 Meurt d’insuffisance rénale

Citations

Les connaissances sur l'art acquises dans les livres ne sont pas de vraies connaissances. Mais les connaissances acquises par la pratique artistique sont-elles réelles ?

Tang Chang, vers 1965. Manuscrit en langue thaïlandaise sur la couverture de la brochure de l’exposition du « Nouveau mouvement » (Bangkok, 1965)

 

Il faut rester assis tranquille, pendant que chaque mot du poème se transforme en image mentale. L'image doit être maintenue dans l’esprit au fur et à mesure que des mots et des images supplémentaires sont ajoutés à la structure initiale. Lorsque le poème est achevé, on peut voir toute la composition d'images dans l'œil de l'esprit ; c'est pourquoi la répétition est un renforcement et une nécessité vitale.

Tang Chang, vers 1971. Peter d’Abbs, « Tang Chang : An Artist and His World », LOOKEAST 1, no. 11 (octobre 1971), 14-21

 

En ce qui concerne la création d'œuvres d'art, comme j'ai l'intention de pratiquer le dhamma, j'ai adopté une stratégie particulière. Je place une toile tendue devant moi et je commence à méditer, non pas en pratiquant la respiration consciente, mais en mélangeant de la peinture. Cette activité permet de cultiver la pleine conscience, la sagesse et la concentration. Dans cet état de pleine conscience, j’oublie tout. Peu importe les grands artistes qui existent, je n'en tiens pas compte. Parce que j'oublie, parce que je lâche prise, en atteignant le point d’ekaggata [concentration pure obtenue en fixant l’esprit sur un point unique]. Ce point est l’aboutissement, l’unicité.

Tang Chang, vers 1985. « Cheepajorn Long Tao » (Bangkok : Studio 10 Co. Ltd., vers 1985), documentaire télévisé en langue thaïlandaise.

 

Si une œuvre d'art est faite pour la politique, elle deviendra l'esclave de la politique ; si elle est faite pour l'argent, elle deviendra un jour l'esclave des entrepreneurs ; cependant, si elle est faite pour accroître sa propre sagesse ou celle des autres, elle est considérée comme digne.

Tang Chang, 1974. Tang Chang, « Sangsan Sinlapakam Bot Kawi Puea Yu Sa-ngob » [L'art et la poésie pour la paix] dans Chang Sae-tang : Chittakam Nammatham – Bot Kawi Ruppatham | Tang Chang : Abstract Paintings – Concrete Poetry (Nakhonpathom: Tang Chang’s Descendants Publishing), 107


Expositions et récitals de poésie

2019 « Awakenings: Art in Society in Asia, 1960s–1990s », National Gallery Singapore, Singapore; National Museum of Modern and Contemporary Art, Seoul
2018

« Tang Chang: The Painting That is Painted with Poetry is Profoundly Beautiful », Smart Museum of Art, University of Chicago, Chicago

Awakenings: Art in Society in Asia 1960s–1990s », The National Museum of Modern Art, Tokyo 

2017 « "Misfits": Pages from a Loose-Leaf Modernity », Haus der Kulturen der Welt, Berlin
2016 « Reframing Modernism: Painting from Southeast Asia, Europe and Beyond », National Gallery Singapore, Singapore
2015 « The World is Our Home. A Poem on Abstraction », Para Site, Hong Kong
2014 « 10th Shanghai Biennale », Shanghai
2013

« Tang Chang: “It was My Desire to Have My Very Own Space” », Subhashok The Arts Centre (SAC Gallery), Bangkok

« Tang Chang: Abstract Paintings–Concrete Poetry », Art Gallery g23, Srinakharinwirot University, Bangkok.

2007 « Tang Chang: World View from Within », Chamchuri Art Gallery, Chulalongkorn University, Bangkok
2001 « The Artist is Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, Chasing After, Chasing, Chasing, Chasing, Keep on Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, and Chasing, to Seize the Sun Light for His Painting: Painting by Tang Chang », Open Art Space, Bangkok
1996

« Asian Modernism: Diverse Development in Indonesia, the Philippines and Thailand », Metropolitan Museum of Manila, Manila; The National Gallery, Bangkok; Gedung Pameran Seni Rupa, Department Pendidkan dan Kebudayaan (Fine Arts Exhibition Building, Ministry of Education and Culture), Jakarta

« Modernity and Beyond: Themes in Southeast Asian Art », Singapore Art Museum

1995 « Asian Modernism: Diverse Development in Indonesia, the Philippines and Thailand », Japan Foundation Forum, Tokyo
1985 « Tang Chang Retrospective (1957–1985) », Poet Tang Chang Institute of Modern Art, Bangkok
1981 « The 27th National Exhibition of Art », Bangkok
1980

« Thai-Chinese-English Poetry Society of Thailand », National Library, Bangkok

« Tang Chang: His Concrete Poetry », Silpakorn University, Bangkok

1974 « Tang Chang and His Children Art Exhibition », Suankularb Wittayalai School, Bangkok; Goethe-Institut Thailand, Bangkok

« Tang Chang: His Art and Writings », Thammasat University, Bangkok

1973 « Tang Chang, His Students and Children Art Exhibition », Sanam Luang, Bangkok
1972 « Contemporary Poetry: A Poetry Recital », Kasetsart University, Bangkok
1970 « An Introduction to Tang Chang: Poet, Artist and Philosopher », U.S. Embassy, Bangkok
1969 « Exhibition of Contemporary Art », Poh-Chang Academy of Arts, Bangkok
1968 « Tang Chang & His 4 Children », Baan Kingkaew Orphanage Foundation, Chiang Mai; Gallery 20, Bangkok
1966 « 2nd Exhibition of Paintings: Patumwan Contemporary Artists Group », Patumwan Art Gallery, Bangkok
1960 « The Thai-Chinese Art Exhibition of Thailand », Bangkok

Bibliographie

d'Abbs, Peter. "Tang Chang: An Artist and His World", LOOKEAST 1, no. 11 (October 1971), 14-21.
Cacchione, Orianna. Tang Chang: The Painting that is Painted with Poetry is Profoundly Beautiful. Chicago: Smart Museum of Art, the University of Chicago, 2018.
Cheng, Jia Yun. "Tang Chang" in Reframing Modernism: Painting from Southeast Asia, Europe and Beyond, edited by Sarah Lee and Sara Siew, 214–219. Singapore: National Gallery Singapore, 2016.  
Costinas, Cosmin, and Guerrero, Inti. The World is Our Home: A Poem on Abstraction: Robert Motherwell, Bruce Nauman, Tomie Ohtake, Tang Chang. Hong Kong: Para/Site Art Space, 2011. 
Franke, Anselm. 10th Shanghai Biennale: Social Factory. Shanghai: Power Station of Art, 2014.
Mashadi, Ahmad. "Brief Notes on Traditionalism in Modern Thai Art" in Modernity and Beyond: Themes in Southeast Asian Art, edited by T.K. Sabapathy, 61–68. Singapore: Singapore Art Museum, 1996.
Poshyananda, Apinan. Modern Art in Thailand: Nineteenth and Twentieth Centuries. New York: Oxford University Press, 1992.
Rodboon, Somporn. "History of Modern Art in Thailand" in Asian Modernism: Diverse Development in Indonesia, the Philippines, and Thailand, edited by Furuichi Yasuko and Nakamoto Kazumi, 243–251. Tokyo: The Japan Foundation Asia Center, 1995.
Shioda, Junichi. "Bangkok and Chiang Mai: Ways of Modernity" in Asian Modernism: Diverse Development in Indonesia, the Philippines, and Thailand, edited by Furuichi Yasuko and Nakamoto Kazumi, 238–242. Tokyo: The Japan Foundation Asia Center, 1995.
Tang, Chang.

  • The Artist is Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, Chasing After, Chasing, Chasing, Chasing, Keep on Chasing, Chasing, Chasing, Chasing, and Chasing, to Seize the Sun Light for His Painting: Painting by Tang Chang. Bangkok: Open Arts Space, 2001. 
  • Tang Chang: Abstract Paintings – Concrete Poetry. Nakhon-Prathom: The Tang Chang Private Museum, 2013.
  • Tang Chang: It was My Desire to Have My Very Own Space. Nakhon-Prathom: The Tang Chang Private Museum, 2013.

Teh, David. "The Preter-Natural: The Southeast Asian Contemporary and What Haunts It", ARTMargins 6, no. 1 (2017), 33–63.

Teh David, Yin Ker, Merv Espina and Mary Pansanga.

  • "Misfits": Pages from a Loose-Leaf Modernity. Berlin: Haus der Kulturen der Welt, 2017.
  • "Misfits": lose blätter aus der geschichte der moderne: Rox Lee, Tang Chang und Bagyi Aung Soe. Berlin: Haus der Kulturen der Welt, 2017.

Tsui, Enid H. Y. "Tang Chang: A Reluctant ‘Outsider’ of Thai Modern Art", World Art 12, no. 1 (2022), 1–23. 

Veal, Clare. "Chang sae Tang: The Material Conditions of the Archive", Art Monthly Australasia 297 (2017), 22–27.