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Amos Gitai

Invité de Moviment

Biographie

Cinéaste et artiste né en 1950 à Haïfa (Israël)

 

Fils de Munio Weinraub Gitai, un architecte formé au Bauhaus, et d’Efratia Weinraub Gitai (Munschik), une intellectuelle et enseignante, Amos Gitai commence des études d'architecture au Technion de Haïfa, mais doit les interrompre pour participer à la guerre du Kippour (1973) au sein d'une unité d'évacuation sanitaire par hélicoptère. Il y sera blessé, alors que l’hélicoptère dans lequel il se trouve est frappé par un missile syrien. Au cours de ses missions, il se met à utiliser une caméra Super 8 pour filmer la guerre. 

 

Après 1973, désormais architecte diplômé du Technion, il soutient un doctorat d’architecture à l’Université de Berkeley, aux États-Unis. A son retour en Israël, il réalise son premier documentaire en 1980, House, pour la télévision israélienne, qui censure le film. À nouveau censuré pour son documentaire Journal de campagne (1982), Gitai s’installe à Paris où il va rester près de dix ans et tourner ses premiers films de fiction. 

 

De retour en Israël après l’élection d’Yitzhak Rabin comme premier ministre (1992), il développe dès lors une œuvre prolifique, marquée par de nombreux films, fictions et documentaires, mais aussi des expositions, des pièces de théâtre, des ouvrages et des conférences. 

À ce jour, Amos Gitai a créé plus de 90 œuvres pour le cinéma, le théâtre, ainsi que des installations et des livres d’artiste. Ses films ont été présentés dans plusieurs rétrospectives notamment au Centre Pompidou à Paris, au Museum of Modern Art de New York, au Lincoln Center de New York et au British Film Institute de Londres. 

 

Onze de ses films ont été sélectionnés en compétition au Festival du film de Cannes ainsi qu'au Festival international du film de Venise. Il a reçu plusieurs prix prestigieux, tels que le prix Roberto Rossellini (2005), le Léopard d'honneur au Festival international du film de Locarno (2008), le prix Robert Bresson (2013), le prix Paradjanov (2014), le prix Lucchino Visconti (2021).

Il est officier des Arts et Lettres, chevalier de la Légion d’honneur, Grand officier de l'ordre de l'Étoile d'Italie. En 2018, Amos Gitai a été élu professeur à la chaire de création artistique du Collège de France, avec une série de 9 cours sur le cinéma, suivis d’un colloque. 


Dans la programmation

Amos Gitai
War Requiem

 Cinéma  Installation, rencontres, concerts

 

6 octobre 1973. Tout est calme. C'est le jour de Kippour. Soudain, un hurlement de sirènes… La guerre vient d’éclater au sud et au nord du pays. Le jeune Amos Gitai, alors étudiant en architecture, est affecté à une unité médicale héliportée, chargée de récupérer les blessés sur le plateau du Golan. Il frôle la mort lorsque son hélicoptère est abattu par un missile syrien le 11 octobre 1973, le jour de son 23e anniversaire.

Aux premiers jours de la guerre du Kippour, Amos Gitai filmait ce qu'il voyait depuis l'hélicoptère avec une petite caméra Super 8 que sa mère lui avait offerte : des visages, la texture de la terre, des fragments d'opérations de sauvetage. 

Au sortir de l'hôpital, il se met à dessiner des visages de manière obsessionnelle sur des cartons, journaux, feuilles de papier. Il filme aussi l'uniforme qu'il portait lorsqu'il a été blessé, suspendu à un cintre et vide, comme un fantôme. Ces dessins, et courts métrages Après (1973) et Images de guerre (1974) témoignent de l'intensité du choc qu'il a subi.

Pendant les vingt années suivantes, il n’évoque pas son expérience de la guerre. En 1993, alors qu'il est désormais cinéaste et que le pays semble se diriger vers la paix, il retrouve les survivants de son hélicoptère et en fait l’objet d’un documentaire, Kippour : Souvenirs de guerre (1997).

Vingt-sept ans après la guerre, il réalise un long métrage de fiction, Kippour (2000), pour rappeler la vérité nue de ce qu’est la guerre : une destruction de l'individu, un gaspillage de ressources qui mène au chaos.

 

Cinquante ans plus tard, en 2023, les dessins réalisés dans l'immédiat après-guerre sont exposés pour la première fois dans une installation intitulée War Requiem, conçue pour le Centre Pompidou comme une méditation visuelle, poétique et musicale sur la guerre

 

Samedi 20 et dimanche 21 mai 2023


À retrouver dans Moviment, chapitre 3 :

Sous les projecteurs

 Mer 17 – Dim 21 mai 2023