Latifa Laâbissi & Werner Hirsch

Ici, Hirsch/Laâbissi jouent avec le format de numéros brefs et accumulatifs. Speak White réactive un texte de Michèle Lalonde, poétesse et dramaturge québécoise. Qui sommes-nous ? est une danse de hiboux qui fait briller les poissons dans l’océan sur la musique de Desireless. Enfin, Bling blings, idéophone qui ne reproduit pas le son des chaînes mais qui exprime l’idée du clinquant, rend hommage à Cathy Berberian pour son Stripsody.

Latifa Laâbissi est une danseuse et performeuse. Elle fait entrer sur scène un hors-champ multiple où se découpent des figures et des voix. La mise en jeu de la voix et du visage comme véhicule d’états minoritaires devient indissociable de l’acte dansé dans Self Portrait Camouflage (2008) et Loredreamsong (2010). Poursuivant sa réflexion autour de l’archive, elle crée Écran somnambule et La Part du rite (2012) autour de figures de la danse allemande des années 1920. En 2018, elle crée la performance Consul et Meshie avec Antonia Baehr. En 2019, sa création White Dog fait le tour des festivals, français et internationaux. Cette année, elle crée avec l’artiste plasticienne Manon de Boer Ghost Party I and II, composé d’une performance et d’un film ainsi que La nuit tombe quand elle veut avec le chorégraphe Marcelo Evelin.

Werner Hirsch a grandi en Allemagne de l'Ouest. Jeune adulte, il émigre aux États-Unis pour construire un ranch. Il y tombe amoureux de la drag-queen Agnes B., avec qui il vit encore. Performeur, acteur (Normal Work, Toxic, Charming for The Revolution et de nombreuses productions de Pauline Boudry et Renate Lorenz, depuis 2007) réalisateur de films (dont Kings & Disasters, 2004), Werner Hirsch se produit occasionnellement comme danseur (avec Susanne Berggren, Petra Sabisch, Vincent Dupont). Grâce aux machines du musicien Fred Bigot (ElectroniCat) il vocalise la voix de la route pendant ses concerts. Il lui arrive aussi d’apparaître sous les traits d'Antonia Baehr, chorégraphe berlinoise, ou du compositeur Henry Wilde, entre autres.