Exposition
Matisse
Comme un roman
21 oct. 2020 - 22 févr. 2021
L'événement est terminé
Henri Matisse, « La Blouse roumaine », 1940. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne. Don de l’artiste à l’État, 1953 © Succession H. Matisse Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / G. Meguerditchian / Dist. RMN-GP
À l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la naissance d’Henri Matisse (1869 - 1954), le Centre Pompidou lui rend hommage au travers de l’exposition « Matisse, comme un roman », riche de plus de deux cent-trente œuvres et soixante-dix documents et archives. « L’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique », déclarait Matisse. Sa vie durant, il a été ce novateur décisif. Un parcours chronologique en neuf chapitres retrace les débuts du jeune artiste, tard venu à la peinture dans les années 1890, jusqu’à la libération complète de la ligne et de la couleur avec les gouaches découpées réalisées au crépuscule de sa vie.
Henri Matisse, « La Blouse roumaine », 1940. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne. Don de l’artiste à l’État, 1953 © Succession H. Matisse Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci / G. Meguerditchian / Dist. RMN-GP
L’exposition déploie pour la première fois une centaine d’œuvres issues de la collection du Musée national d’art moderne, l’une des plus significatives par son importance, représentative de toutes les techniques approfondies inlassablement par Matisse. Pour cet événement, la collection est étoffée de prêts remarquables consentis par les musées hexagonaux : les deux musées Matisse en France, ainsi que la riche collection Matisse du musée de Grenoble, dont L’Intérieur aux aubergines (1911) est exceptionnellement prêté. Cette réunion d’œuvres-clés, issues de collections françaises et internationales majeures, illustre la trajectoire de Matisse sur plus de cinq décennies, et quelques-unes des pages capitales de l’art moderne.
Rejouant le titre de l’ouvrage de Louis Aragon, Henri Matisse, roman (1971), l’exposition reprend son principe de cheminer dans l’œuvre. Chacune des neuf séquences de l’exposition est éclairée par le regard d’un auteur sur l’œuvre matissien : Louis Aragon, Georges Duthuit, Dominique Fourcade, Clement Greenberg, Charles Lewis Hind, Pierre Schneider, Jean Clay et Henri Matisse lui-même. En écho à ces écrivains, critiques et poètes, l’exposition interroge la relation de Matisse à toutes les écritures – du signe plastique au mot.
« Où marquer ce commencement ? », s’interroge Aragon. Dès ses débuts Matisse s’essaye à différentes pratiques. Ce peintre, sculpteur, dessinateur, graveur voulait trouver « une écriture pour chaque objet ». Artiste de l’exigence critique, soucieux d’apporter sa vie durant un éclairage sur son processus créatif, il fait naître malgré lui un Matisse écrivain. Ainsi, « Matisse explique Matisse » : « un tableau fauve est un bloc lumineux formé par l’accord de plusieurs couleurs, formant un espace possible pour l’esprit ». Durant la période fauve (1905 -1906), il s’aventure dans une reformulation radicale de la couleur et du dessin.
Cette révolution du regard se reconfigure dans les années 1910 autour d’une réflexion sur le décoratif, dont l’un des exemples les plus magistraux est L’Intérieur aux aubergines (1911), seul des intérieurs symphoniques à être conservé en France. Cependant, cette nouvelle écriture plastique ne se fixe pas en un style : le peintre cherche à éprouver les diverses tendances qui traversent la scène artistique de son époque – le cubisme, notamment, avec Tête blanche et rose (1914). En 1917, son départ pour Nice et la décennie qui suit délaissent la dimension expérimentale d’un art parvenu presque au seuil de l’abstraction : le peintre choisit de retourner à un sujet modelé par la lumière.
La question littéraire dans l’œuvre de Matisse prend un nouveau tour à partir des années 1930, alors qu’il s’attache au livre illustré avec les Poésies de Mallarmé, qui entrent en résonance avec certaines toiles iconiques comme Nymphe dans la forêt (La Verdure) (1935 -1943). En 1947, Matisse parvient avec Jazz à entrelacer la plastique et le mot, en concevant des gouaches découpées et des textes manuscrits. Le caractère expansif de la couleur et du noir et blanc se retrouve dans le dialogue intime entre les Intérieurs de Vence et les dessins au pinceau. Enfin, les vitraux colorés et les céramiques de la chapelle de Vence témoignent encore d’une migration ininterrompue de l’œuvre à l’écriture dans ce que Matisse voyait comme un livre ouvert dans l’espace.
Quand
10h - 20h, tous les jours sauf mardis
Temporairement fermé
Où
Partenaires
L'exposition bénéficie du soutien de
Grand mécène Grand mécène
L'exposition est organisée avec le soutien exceptionnel des musées :
Musée de Grenoble
Musée départemental Matisse du Cateau-Cambrésis
Musée Matisse de Nice
Musée national Picasso-Paris
En partenariat média avec