The Dead Shall Be Raised

Dans son film The Riot (2015), Rania Stephan interroge la mythologie du corps contestataire en pleine crise écologique alors qu'en miroir, Lamia Joreige dans River (2017), fait parler sa mémoire individuelle le long du cours asséché de la rivière de Beyrouth.

Dans Red in Tooth (2021), Dala Nasser suit le parcours d'un chien cheminant vers la rivière Wazzani le long des paysages désolés de la Blue Line, frontière imposée par l'ONU dans le sud du Liban. Ce road-movie en forme de fable écologico-géopolitique interroge la notion de liberté, alors que l'animal nous fait basculer dans un monde post-humain étrange et cruel. 

The Dead Shall Be Raised (2021) nous plonge dans les scènes ondulantes d'une cité engloutie au large de Tyr : les pratiques d'extraction de la pourpre tyrienne, l'histoire du roi Hiram, la vision inversée de l'actuel étalement de la ville se mêlent pour déstabiliser les fondations historiques de l'histoire du site, devenu terrain de fiction.

Attentive à la vie d'objets menacés de destruction permanente, Nour Ouayda va dans son film, Towards the Sun (2019) tourné au Musée national de Beyrouth, jusqu'à faire parler les artefacts archéologiques en voie de disparition. 

Ces récits allégoriques et mythologiques – où temporalités, forces de destruction et de recomposition, humain et post-humain cohabitent – frayent un chemin fragile et mélancolique à l'avenir du pays.

Cette séance fait écho à l'exposition How Will it End?, présentée à la Fondation Boghossian-Villa Empain à Bruxelles jusqu'au 6 février, réalisée en co-commissariat avec Louma Salamé.

Lamia Joreige, River (2013, 4 min)
Rania Stephan, The Riot (2015, 17 min)
Nour Ouayda, Towards the Sun (2019, 17 min)
Dala Nasser, Red in Tooth (2021, 21 min) et The Dead Shall Be Raised (2021,11 min 55 s)