Native Maqari et Simon Rouby

Pour ce faire, ils investissent la cour de « l’Albarkawa », la maison familiale de Native Maqari construite à l’origine par le 43^e Vizir de Zaria et restée inoccupée depuis plusieurs décennies. Ils y invitent notamment le chorégraphe et danseur Qudus Onikeku et le musicien Keziah Jones. À la fois refuge, espace de travail, scène et laboratoire, cette cour est devenue l’épicentre du corpus d’œuvres intitulé Almajir . C‘est cet espace que les artistes tentent de recréer sur la scène du Centre Pompidou le temps d‘une soirée. À la fois une performance, un rituel et une installation pour convoquer avec le public la mémoire du lieu et dialoguer avec ceux qui nous traversent.   

« Une femme entre dans une ancienne cour. Elle balaie, prenant le contrôle de l'espace. Elle laisse derrière elle un monticule de poussière, la preuve de l'Harmattan d'hier. 

Un homme est enturbanné. Un instant de transformation éphémère et contraignant. La responsabilité est à vie. Il l'accepte comme le veut l'héritage. 

La femme prie, ou bien elle danse ? Son mouvement est une médiation entre le divin et le profane. Avec les pans de son hijab elle dessine une marge dans laquelle les deux ne sont plus diamétralement opposés. 

Un homme plonge dans l'eau bleutée, son exil est un effort de Sisyphe, sa catharsis est faite de sueur et de fouets.

Nommez ceux qui ne sont plus parmi nous ! Convoquez leur vie  ! Écrivez-la  ! Buvez- la ! 

Un conclave est convoqué, une communauté répond. Leur présence est apaisante. Ils sont ici. »