Projection et rencontre
Ciné Immatériaux
Partie 2 - Aventures de la perception
09 juin 2023
L'événement est terminé
En 1985, le Centre Pompidou présente, dans sa Grande galerie, « Les Immatériaux ». Cette exposition mythique, organisée par les commissaires Thierry Chaput et Jean-François Lyotard, est prolongée, dans la salle Garance, par les projections de « Ciné Immatériaux ».
Conçue par Claudine Eizykman et Guy Fihman, avec l’aide de Dominique Willoughby, « Ciné immatériaux » traite le cinéma lui-même comme l’un des « sites » de l’exposition. Eizykman et Fihman, cinéastes et professeurs, de formation philosophique (anciens élèves de Lyotard), conçoivent cette programmation comme un essai théorique, qui réunit, dans un geste théorique aussi radical qu’inventif, le film d’artiste ou expérimental, la vidéo, le cinéma narratif, le cinéma scientifique mais également l’archive brute ou la publicité.
« Composé d’un débit cadencé d’instantanés fixes, le mouvement cinématographique est par nature immatériel. Le cinéma narratif a surtout développé le mouvement dramatique et la puissance fictionnelle capable d’immatérialiser toutes les productions de l’imagination (de l’homme invisible à l’homme qui rétrécit). Né pour voir et savoir le mouvement, le cinéma dans son usage scientifique continue d’explorer les phénomènes de toutes natures, spatialement (de l’infiniment petit à l’infiniment grand) et temporellement (de l’infiniment ralenti à l’extrême accéléré). À l’opposé un simple document brut peut être une curiosité qui manifeste un espace-temps insolite. Mais le cinéma est aussi appréhendé pour lui-même par les artistes qui ne se limitent pas au seul cinéma photographique mais pratiquent aussi le cinéma graphique, électronique (appelé aussi vidéo) et même holographique… Autant de déterminations et de possibilités propres au cinéma et qui en font un des "sites" des Immatériaux. » (Claudine Eizykman et Guy Fihman, 1985)
Cette séance vise à reconstituer la projection du 10 juin 1985), intitulée « Aventures de la perception » et est organisée en lien avec le séminaire « Les Immatériaux Research », une collaboration entre le Centre Pompidou et Leuphana Universität Lüneburg.
Séance présentée par Erika Balsom, critique et maîtresse de conférences en études cinématographiques au King’s College de Londres.
Programme :
Le Ballet mécanique [version Biot] (Fernand Léger et Dudley Murphy, 1923-1924), 35 mm, noir et blanc, silencieux, 16 min
Desperate Motion (Alfons Schilling, 1962), 16 mm, noir et blanc, silencieux, 15 min
Physique des dominos (The Record Breakers, 7 octobre 1977, BBC), fichier numérique, 4 min
The Wonder Ring (Stan Brakhage, 1955), 16 mm, couleur, silencieux, 6 min
V.W. Vitesses Women (Claudine Eizykman, 1974), 16 mm, couleur, silencieux, 36 min
Natural Selection (Larry Gottheim, 1983), 16 mm transféré sur fichier numérique, couleur, sonore, 35 min
Remerciements :
Marcella Lista, Philippe Bettinelli, Julie Champion (Centre Pompidou, service de collection Nouveaux médias), Mica Gherghescu (Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky), Andreas Broeckmann (Leuphana Universität Lüneburg), Bia Rodovalho, Garance Rigoni, Dominique Willoughby (Cinédoc – Paris Films Coop), Miguel Armas et Mariya Nikiforova (Light Cone, Paris).
Quand
19h - 21h
Où
Claudine Eizykman, V.W. Vitesses Women, 1974, 16 mm, couleur, silencieux, 36 min, achat en 1975
© droits réservés © photo : Centre Pompidou, Mnam-Cci