Exposition / Musée
Jörg Immendorff
17 mars - 12 avril 1993
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée au peintre allemand Jörg Immendorff.
Porté sur le devant de la scène allemande dans les années 1980, avec ses amis Penck, Lüpertz et Baselitz, Jörg Immendorff présente ici sa première exposition importante dans un musée français, une installation spécifiquement conçue pour les Galeries contemporaines, is it about a bicycle, comprenant peintures, sculptures et environnement sonore. Cette installation s’articule autour d’un immense tableau réalisé également pour l’occasion, ultime peinture du cycle Café de Flore, où se trouvent condensées les idées centrales de son œuvre […] : la réflexion de l'artiste sur la formation de son oeuvre, qui porte notamment sur ce qu'il appelle la "situation-position" (de l'artiste et de l'art).
Devenu maoïste en 1970, [Immmendorf] éprouve, comme la pluaprt des intellectuels de l'époque, la nécessité de réévaluer sa position. La méthode est celle de l'autocritique, manifestée par les oeuvres, et par un livre, réalisés entre 1971 et 1973. Ils contituent ce qu'il appelle son "Rechenschaftsbericht" (compte-rendu).
Artistes et galeristes, philosophes et politiciens, amis et figures historiques, toutes générations confondues, apparaissent donc sur cette scène du monde où l’artiste se représente dans les différents rôles qu’il a revêtus. « Beuysritter » (Page de Beuys), actionniste LIDL ou garçon de café, ces travestissements illustrent son « souci de distanciation », indispensable pour « prendre position entre les chaises ». Brecht atteignait « l’effet de distanciation » par le biais du réalisme, de la parabole ou de l’allégorie, de la musique ou de la chanson.
Immendorff, par ces scènes insolites, veut provoquer une prise de conscience, mais sans conduire à l’action politique immédiate. Il ne croit plus à l’utopie d’un art engagé, et dans Café de Flore, le contenu semble moins marqué, le besoin de communiquer limité aux seuls habitués et le message politique éloigné. Mais la dimension sociale n’en est pas pour autant absente : ces personnages sont des figures-types, sommées de « prendre position ».
Alors que l’artiste couronné de succès jouit de toutes les libertés et s’offre le luxe de ne s’occuper que d’art, il ne peut cependant pas oublier le contexte historique et politique, les conflits sociaux. Ainsi peint-il l’histoire des rôles du peintre.
D’après Caroline Schneider, Le Magazine, n°74, 15 mars-15 mai 1993
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