Exposition / Musée
Chili, une mémoire en route
Photographies de Patrick Zachmann
26 nov. - 8 déc. 2003
L'événement est terminé
« Le coup d'état d'Augusto Pinochet en septembre 1973 a marqué notre génération. Il représentait l'inacceptable, le mal absolu. Inconsciemment, j'ai rayé le Chili de ma carte du monde. Il n'existait plus. (…) Je n'ai vraiment retrouvé le Chili qu'avec l'arrestation de Pinochet en octobre 1998, comme une douleur que l'on aurait enterrée dans l'inconscient.(…) Lorsque j'ai vu les films de Patricio Guzman, j'ai réalisé à quel point le Chili avait atteint un état d'amnésie. J'ai alors compris que c'était peut-être cela la plus grande victoire de Pinochet. J'ai photographié ce qui m'avait ému, touché et choqué si profondément. J'ai choisi d'explorer les sites de la mémoire chilienne.(...)
« Le coup d'état d'Augusto Pinochet en septembre 1973 a marqué notre génération. Il représentait l'inacceptable, le mal absolu. Inconsciemment, j'ai rayé le Chili de ma carte du monde. Il n'existait plus. (...) Je n'ai vraiment retrouvé le Chili qu'avec l'arrestation de Pinochet en octobre 1998, comme une douleur que l'on aurait enterrée dans l'inconscient.(...) Lorsque j'ai vu les films de Patricio Guzman, j'ai réalisé à quel point le Chili avait atteint un état d'amnésie. J'ai alors compris que c'était peut-être cela la plus grande victoire de Pinochet. Je suis allé au Chili pour la première fois en décembre 1998.
J'ai rencontré des victimes du régime de Pinochet(...), j'ai écouté les témoignages des survivants (...). Ils commençaient juste à raconter ce qu'ils avaient vécu.(...), J'ai photographié ce qui m'avait ému, touché et choqué si profondément. J'ai choisi d'explorer les sites de la mémoire chilienne.(...),C'est dans le Nord, entre Arica et Antofagasta, que l'on peut trouver le désert le plus sec du monde. Pour moi, cette région incarne l'atmosphère particulière du Chili, les traces opposées de la mémoire et du temps et celles de l'amnésie. Ici, le temps semble gravé dans la pierre. En même temps, le sable peut effacer les traces de la mémoire. Par-dessus tous les souvenirs douloureux, ceux que nous ne pouvons oublier.
On visite de vielles mines de cuivre et de salpêtre comme les reliques du passé industriel du pays. Dans la mine de Chacabuco, rien n'indique que la junte avait transformé l'endroit en un camp pour les prisonniers politiques.(...), Même au stade National de Santiago, il n'y a aucun panneau, aucun mémorial.(...), C'est encore la même situation au vélodrome, où de nombreux hommes et femmes ont été torturés et exécutés. A Pisagua, la prison d'état, qui avait été transformée en prison politique par Pinochet, a été vendue à des acheteurs privés pour devenir un hôtel.
Les photographies de ces lieux, essaient de saisir cette atmosphère et les signes d'un pays qui cultive le passé ancien, mais qui a construit une amnésie collective avec son passé récent.
S'ajoute à cela une installation de portraits de prisonniers chiliens disparus, rassemblés par deux photographes chiliens, Claudio Perez et Rodrigo Gomez, comme autant de fantômes d'une mémoire obstinée ».
Patrick Zachmann
Quand
12h - 21h, tous les jours sauf mardis