Robert Rauschenberg
Combines (1953-1964)
17 févr. - 6 mai 2007
L'événement est terminé
En 1964, après des années de domination de l'Ecole de Paris, Robert Rauschenberg remporte le grand prix de peinture à la Biennale de Venise. Définitivement sorti de l'expressionnisme abstrait, l'art américain triomphe, avec celui qui, notamment, incorpore massivement des objets du quotidien dans ses oeuvres. Morceaux de tissu ou de papier, cravates, cartes postales, éléments de parachutes, reproductions de tableaux de grands maîtres, animaux empaillés… sont associés, mélangés à la peinture et à la toile, pour constituer des oeuvres de dimensions et très différentes : les Combines.
Peintures, sculptures, collages, performances, scénographies, chorégraphies,
décors et costumes de théâtre… : Robert Rauschenberg peut être considéré comme
le précurseur de pratiquement tous les mouvements artistiques de l'après-guerre
depuis l'expressionnisme abstrait américain.
Pourtant, le fait d'avoir travaillé avec un large éventail de thèmes, de
styles, de matériaux et de techniques lui a toujours permis de préserver son
indépendance artistique. L'exposition au Centre Pompidou se focalise pour la
première fois sur la production des Combines réalisées entre 1954 et 1961 en
présentant des oeuvres célèbres de cette série comme Monogram (1955-1959) et
d'autres montrées au public pour la première fois.
Dès 1953, au retour d'un voyage en Europe et en Afrique du Nord, Rauschenberg
travaille à la série des Red Paintings considérées comme les premières ébauches
des Combines : assemblages abstraits de différents types de matériaux
recouverts de peinture suivant une méthode de combinaison de thèmes disparates,
dont la plupart des motifs prendront définitivement place dans son registre
iconographique. Sans aucune hiérarchie sont ainsi mélangés des objets trouvés,
des images de la culture populaire et des médias, des références aux
chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art et à la mythologie et des éléments plus
strictement typographiques. C'est à partir de cette même année que Robert
Rauschenberg emploie le terme « Combine » pour désigner cette série d'oeuvres
dans lesquelles il intègre images et objets du monde réel à la peinture
abstraite, abolissant de la sorte les frontières entre peinture et sculpture.
De fait, ces oeuvres fondent le dialogue permanent de l'artiste avec les
différents médias techniques, entre l'artisanat et le ready-made, entre la
technique gestuelle du pinceau et l'image reproduite mécaniquement. Allant à
l'encontre des dogmes alors en vigueur de l'expressionnisme abstrait, les
Combines ont réintroduit dans l'histoire de l'art une imagerie reconnaissable
issue de la vie quotidienne.
Pour Robert Rauschenberg, « un tableau ressemble davantage au monde réel s'il
est réalisé avec des éléments du monde réel. (…) Je ne veux pas qu'un tableau
ressemble à autre chose qu'à ce qu'il est. »
Parmi les plus célèbres oeuvres de cette série se trouvent Monogram (1955–1958)
: une chèvre angora empaillée « entourée » d'un pneu de voiture sur une toile
posée à l'horizontale sur laquelle reposent débris en tous genres ou encore
Satellite (1955) dans laquelle un faisan empaillé se promène sur le châssis
d'une toile abstraite.
Grâce à une sensibilité ouverte à la fois aux objets hétéroclites récupérés et
à la peinture « traditionnelle », Robert Rauschenberg réussit à trouver un
équilibre entre les exigences souvent contradictoires de la « vie » et de l'«
art », dans le but d'ouvrir les yeux du public à son environnement réel et au
phénomène artistique.
Quand
10h - 18h, tous les jours sauf lundis