Exposition / Musée
Bonnard
23 févr. - 21 mai 1984
L'événement est terminé
Pierre Bonnard, né le 3 octobre 1867 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) et mort le 23 janvier 1947 au Cannet (Alpes-Maritimes), est un peintre français. Peintre de personnages, figures, nus, portraits, paysages animés, intérieurs, natures mortes, fleurs et fruits, il est aussi graveur, dessinateur et illustrateur. Artiste postimpressionniste, il faisait partie du groupe des Nabis. Figure de proue du mouvement des Nabis, Pierre Bonnard, coloriste génial, est le peintre de la vie et du bonheur. Aux côtés d'Edouard Vuillard et avec ses amis de l'Académie Jullian, il fonde dès 1888 le groupe des Nabis - 'les prophètes' en hébreu - et renouvelle non seulement la manière de peindre, mais surtout replace la peinture au coeur de la vie. Elle doit être partout, pas seulement sur les tableaux de chevalet, au service du théâtre, de la décoration intérieure, en lithographie et illustration. Passionné par l'art japonais, ce qui lui doit d'être surnommé par ses amis le 'Nabi très japonard', il s'inspire des estampes et des Ukiyo-e pour bouleverser les perspectives traditionnelles et tenter des cadrages audacieux. Les couleurs sont pures et posées en aplat, c'est le dessin qui donne la profondeur et le relief au sujet. La démarche de Pierre Bonnard est de traduire une sensation en image, la peinture doit servir la représentation d'une idée. L'aventure Nabis dure une douzaine d'année et l'emmène vers un parcours très personnel, échappant aux influences des mouvements de ses contemporains : le fauvisme et le cubisme. Il fait exploser les couleurs, elles sont légères et lumineuses et renoue d'une certaine façon avec les impressionnistes. Il peint des scènes de la vie quotidienne d'une saisissante spontanéité, des paysages et surtout des nus de sa femme bien aimée, Marthe, toujours avec une exaltante joie de peindre.
Cette exposition est consacrée au peintre Pierre Bonnard. Elle réunit quelques soixante-dix toiles et ne présente que trois œuvres antérieures à 1908 et une quinzaine de nus, natures mortes, scènes d’intérieur des années 1908-1920. L’accent est mis, essentiellement, sur les œuvres des années 1920 à 1947 parmi lesquelles les magnifiques séries des Nus dans la baignoire, les Portes-fenêtres, des Paysages de Normandie et du Cannet, et les chefs-d’œuvre des dernières années, comme l’Atelier au mimosa ou les Autoportraits.
Les sujets de ces toiles sont quotidiens, sans doute, mais transfigurés par la vision renouvelée qu’offre Bonnard. « Il ne s’agit pas de peindre le monde, mais de rendre vivante la peinture » disait-il, et, de fait, la suppression du jeu des valeurs, la juxtaposition de couleurs subjectives sans souci du ton local, le chromatisme audacieux et les grandes plages colorées qui structurent les toiles des années trente donnèrent à cette peinture de délectation, dont il avait pu craindre un moment qu’elle ne fût plus dorénavant qu’une « passion périmée », une force nouvelle, une vigueur et une modernité qui annoncent, entre autres choses, l’abstraction américaine de l’après-guerre.
L’espace, la lumière, les couleurs du feuillage et des fleurs ; un coin de table, des fruits ; Marthe, le modèle du peintre ; quel que soit le sujet du tableau, l’époque, Pierre Bonnard dans la totalité de son œuvre, fait de la peinture occidentale, en ce vingtième siècle, un lieu de rencontre spontanément savant d’intuitions visuelles, d’austérité et de découvertes dans sa relation avec la bourgeoisie française, sa fin historique et ses nostalgies. Mais comme chez Vuillard, l’art non figuratif est déjà pressenti.
L’exposition est organisée en collaboration avec The Phillips Collection de Washington et The Dallas Museum of Fine Arts.
D’après le communiqué de presse, et Jean-Yves Mock, CNAC magazine, n°20, mars-avril 1984
Quand
tous les jours sauf mardis