Cinéma / Vidéo
Montage
12 avril 2006
L'événement est terminé
Selon Eisenstein, le montage est le tout du cinéma : il commence à l'intérieur de l'image, dans la composition du cadre et se propage aux liaisons entre les plans et entre les séquences. Le cinéma dans son ensemble n'est que l'aboutissement d'une culture de l'assemblage qui traverse l'histoire des arts plastiques comme celle de la littérature et dont Eisenstein retrouvait la trace vive dans les volumes architecturaux du Parthénon (« le premier film de l'histoire du cinéma »), les paysages de Tolède sous l'orage peints par le Greco ou les scènes de batailles dans la poésie de Pouchkine : découpage de la surface picturale, contraste de dimensions des objets figurés, jeux sur la transparence et l'opacité, superposition des plans tous ces phénomènes peuvent s'interpréter, à la lumière du dispositif filmique, comme des effets de montage.
SANS TITRE 84 de yann beauvais version simple écran
1984 / 14' /16mm/ coul. / silenc.
Des images de paysage parisien (bandelettes de photos ou de cartes postales mêlées dont l'axe d'orientation se modifie) lacérées, re-filmées selon un jeu de permutations programmées sur un banc-titre artisanal : ce processus systématique induit des mouvements filmiques et une déconstruction insolite des volumes architecturaux.
PIECE MANDALA/ END WAR de Paul Sharits
1966 /5' /16mm/ coul. et nb / silenc.
Des plages de couleur alternent à une fréquence très rapide avec des images noir et blanc de gestes amoureux.
RHYTHM de Len Lye
1957 /1' /16mm/nb/ son.
Film de commande de Chrysler, "Rhythm" utilise l'image d'une chaîne de montage automobile comme une métaphore du montage cinématographique, magnifiquement synchronisé sur un rythme de batterie africaine.
LA MARCHE DES MACHINES de Eugène Deslaw
1929 /9' /35mm/nb/ silenc.
Avec ce film, Eugène Deslaw réalise une symphonie à la gloire du monde moderne et de ses totems : les machines et leurs pistons, les rouages, les mécanismes d'entraînement... La prise de vues est de Boris Kauffman. À l'origine le film
était accompagné d'une musique de Luigi Russolo.
MAO HOPE MARCH de Oyvind Fahlström
1966 / 4'30 /16mm/nb/ son.
Ce film fait partie d'une performance de Fahlström, "Kisses sweeter than wine".
Il est l'enregistrement d'une action organisée par l'artiste à New York le long de la 5e Avenue : sept jeunes défilent en portant des pancartes. Six d'entre elles reproduisent le portrait de Bob Hope et la septième, celui de
Mao-Tsé-Toung. Le reporter radio, Bob Fass enregistre les commentaires du public, et leur pose une seule question : «Are you happy ?».
BALLET MÉCANIQUE de Fernand Léger reconstitution de William Moritz
1924 / 19' /16mm/ nb teinté / son.
«S'appuyant sur la force expressive du gros plan et du montage rapide des images, le "Ballet mécanique" reprend à l'écran les termes picturaux de Léger : la beauté antilyrique de la machine, les fragments d'objets, le contraste des formes, la présence dialectique de la figure humaine et de la machine. »
Jean-Michel Bouhours
COMBAT DE BOXE de Charles Dekeukeleire
1927 /8' /16mm/nb/ silenc.
«Premier film de Dekeukeleire réalisé d'après un poème de Paul Werrie. Pour ce film, Dekeukeleire recruta deux boxeurs professionnels dont le champion de
Belgique des poids légers. L'usage de la surimpression, le changement brutal d'échelle de plans, l'alternance de plans très brefs présentant le public (en négatif) et le combat (en plongée) font de ce film l'un des plus minutieusement construits des années vingt.» Patrick de Haas
A STUDY IN CHOREOGRAPHY FOR CAMERA de Maya Deren
1945 / 2' /16mm/nb/ silenc.
Avec ses derniers films, dont "A Study in Choreography for Camera", Maya Deren cherche à créer le « film danse»- métissage intentionnel de deux formes de créations artistiques.
Quand
À partir de 19h