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Move | Videodanse
24 mai - 9 juin 2019
L'événement est terminé
Videodanse ponctue le festival MOVE en interrogeant le corps en tant que site dépositaire des mémoires. Le programme présente une sélection de films autour du Butô, danse des ténèbres, née au Japon dans les tourments de l’après Hiroshima, avec des films présentant les créations des chorégraphes Tatsumi Hijikata, Carlotta Ikeda et Kazuo Ohno.
Le programme en boucle propose également une sélection de films de Babette Mangolte autour des pièces emblématiques de Trisha Brown Roof Piece on the High Line et Lateral Pass que la chorégraphe a recréé à travers le temps, ainsi qu’un film sur la danse contact improvisation inventée par Steve Paxton qui se base sur les masses corporelles et les appuis des danseurs entre eux. Les questions de migrations et d’histoires familiales seront abordées à travers Le Cargo du chorégraphe congolais Faustin Linyekula et NoirBLUE de l’artiste brésilienne Ana Pi.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis
Où
Programme des projections
11h15 - Kazuo Ohno (1995, 15’)
Chorégraphie et interprétation : Kazuo Ohno
Réalisation : Daniel Schmid
Quelques témoignages du danseur sont filmés dans son environnement intime. L’apparition sans artifice de ce petit homme alors très âgé et à l’apparence si fragile frappe les esprits, une apparition qui contraste avec son personnage modelé par un expressionnisme poussé à l’extrême, et qui nous éclaire sur toute sa profondeur et ses ambiguïtés. AB
11h30 A Summer Storm, by Tatsumi Hijikata (2003, 70’)
Chorégraphie : Tatsumi Hijikata
Interprétation : Tatsumi Hijikata et The Dark Spirit Dancers
Realisation: Misao Arai
Indissociable de l’avant-garde japonaise la plus radicale, l’acte de naissance du butô, au début des années 1960, fut l’œuvre scandaleuse et violente de Tatsumi Hijikata. En juin 1973, à Kyoto, eut lieu son ultime performance publique. Trente ans plus tard, à partir de sa propre captation de cet événement légendaire, Misao Arai a réalisé Une tempête d’été. Entre les séquences d’archives, d’une qualité parfois médiocre mais d’une valeur inestimable, le cinéaste a inséré des images récentes de Tokyo la nuit ou de la région natale d’Hijikata, qui éclairent tout un pan de l’inspiration du chorégraphe et traduisent son attachement à la nature, à ses origines villageoises, et à certaines sources de la tradition japonaise. MB
12h40 - Carlotta Ikeda, danseuse de Butô, danseuse de toute la peau (1984, 32’)
Chorégraphie : Ko Murobushi
Interprétation : Carlotta Ikeda
Réalisation : Anna-Célia Kendall
La caméra accompagne les dernières répétitions d’Utt. Visage poudré de blanc, yeux révulsés, pieds repliés vers l’intérieur, enveloppée d’étoffe et de matières végétales, Carlotta Ikeda, fondatrice du premier groupe féminin de butô, est toute à l’intériorité du mouvement et de son pouvoir de métamorphose. Elle peut rejoindre la catastrophe, mêler le grotesque à la nudité pétrifiée, abstraire et, dans le même temps, atteindre une force d’expressivité hypnotisante. IF
13h10 - Ushio Amagatsu, éléments de doctrine (1993, 65’)
Réalisation : André S. Labarthe
En 1993, à l’occasion d’une série de représentations, Ushio Amagatsu, chorégraphe et fondateur de la compagnie Sankai Juku, revient sur l’une de ses premières pièces, Graine de Cumquat (1978), qui est aussi la plus personnelle. Elle émane en effet d’une expérience aussi brève que marquante, vécue lorsqu’il était enfant : au bord de la mer, un jour d’été, il fait une insolation et appréhende le passage brutal de la lumière à l’obscurité, puis de l’obscurité à la lumière, comme une rupture dans le continuum de la vie. Tout en commentant les tableaux qui composent la pièce, Amagatsu expose sa conception de la danse, du mouvement et de son origine, et dévoile les fondements de son “dialogue avec la gravité”. MB
14h15 - Navel and A-Bomb (Heso to Genbaku) (1960, film 16mm, N et B, sonore, 14’20)
Chorégraphie : Tatsumi Hijikata
Réalisation : Eikoh Hosoe
Interprétation : Tatsumi Hijikata, Yoshito Ohno, 4 pêcheurs et 9 enfants du village de Ohara
Navel and A-Bomb est réalisé par l’un des meilleurs photographes modernes du Japon, Eiko Hosoe. Il combine images hétérogènes et énigmatiques, des mains se disputant une pomme, des hommes avec des cordes, des chèvres, des enfants nus ou un poulet sans tête. Les scènes enchainent moments anecdotiques et poétiques mêlant jeu et paysage océanique ; le réseau d’associations qui nait menant alors à la référence traumatique de la bombe atomique.
14h30 - 19h20 - Le Cargo (2011, 56’)
Chorégraphie et interprétation : Faustin Linyekula
Réalisation : Centre national de la danse
Le Congo, pays natal de Faustin Linyekula est au centre de son travail chorégraphique. Depuis 2006, il a créé les Studios Kabako à Kisangani, lieux d’accompagnement et de diffusion culturelle.
Le Cargo appartient à ces œuvres chorégraphiques dans lesquelles le danseur imbrique la mémoire collective et la mémoire personnelle pour parler de la situation humaine et politique du pays, des destins violentés et disparus, marqués par l’histoire du Congo. VDC
15h25 - 18h55 - NoirBLUE – les déplacements d’une danse (2018, 27’)
Réalisation : Ana Pi
Sur le continent africain, Ana Pi renoue avec ses origines à travers le geste chorégraphique, en s’engageant dans une expérience spatio-temporelle combinant des mouvements traditionnels et contemporains. Dans cette danse de la fertilité et de la guérison, la peau noire sous le voile bleu s’intègre à l’espace, reproduisant ainsi de nouvelles formes et couleurs évoquant l’ascendance, l’appartenance, la résistance et le sens de la liberté.
15h50 - Roof Piece on the High Line (2012, 35’)
Chorégraphie : Trisha Brown
Interprétation : Leah Morrison, Samuel Wentz, Tamara Riewe, Nicholas Strafaccia, Neal Beasley, Lauren Jenkins Tentindo, Lee Serle, Dai Jian, Elena Demyanenko.
Réalisation : Babette Mangolte
En 1971, Trisha Brown dans son désir de repenser les espaces de la danse, conçoit Roof Piece, œuvre majeure de la « postmodern dance » où douze danseurs effectuent des mouvements sur les toits de dix rues de New York. L’action est immortalisée par les photographies de Babette Mangolte. Quarante ans plus tard, en 2011, Trisha Brown revisite cette chorégraphie et en propose une nouvelle partition faisant, cette fois, évoluer les danseurs sur et autour de la High Line de New York, récemment inaugurée, revisitant autrement la présence des corps et de leur mouvement dans l’espace new-yorkais. VDC
16h25 - Staging « Lateral Pass » (2013, 32’)
Chorégraphie : Trisha Brown
Interprétation : Trisha Brown, Lance Gries, Iréne Hultman, Carolyn Lucas, Diane Madden, Stephen Petronio, Lisa Schmidt, Vicky Shick, Randy Warshaw
Réalisation : Babette Mangolte
Pendant deux semaines, du 14 août au 2 septembre 1985, Babette Mangolte a suivi la création de Lateral Pass dont la première eut lieu au Walker Art Center de Minneapolis. Elle en a réalisé un film qui témoigne de la construction des séquences chorégraphiques, des échanges entre les danseurs et la chorégraphe, et de la singulière présence des décors et costumes réalisés par l’artiste Nancy Graves. Près de trente ans plus tard, le film revient sur cette chorégraphie abordant les questions de transmission et de mémoire de l’œuvre dansé de Trisha Brown. VDC
17h00 - Fall after Newton (1987, 23’)
Chorégraphie : Steve Paxton
Interprétation : Steve Paxton, Nancy Stark Smith, Alan Ptashek, Curt Siddall, Leon Felder, Daniel Lepkoff, Lisa Nelson
Scénario/Narration : Steve Paxton
Montage : Steve Christiansen, Lisa Nelson, Steve Paxton, Nancy Stark Smith
Réalisation : Videoda
Ancien gymnaste et pratiquant les arts martiaux, Steve Paxton a d’abord été danseur chez José Limón et Merce Cunningham avant d’être cofondateur du mythique Judson Dance Theater, lieu de travail et véritable vivier pluridisciplinaire au cours des années 60. Steve Paxton ira plus loin en fondant un autre collectif, Grand Union, où il développera une nouvelle technique : le « contact improvisation », qui deviendra rapidement une méthode d’enseignement incontournable. Fall after Newton, avec un texte dit par Steve Paxton, retrace les expérimentations en jeu.
17h25 - 20h15 - Dance (2015, 56’)
Chorégraphie : Lucinda Childs
Réalisation : Marie-Hélène Rebois
Créée en 1979, cette pièce multimédia, filmée par Marie-Hélène Rebois lors de sa reprise en 2014 au Théâtre de la Ville, est le fruit d’une collaboration avec deux artistes : le continuum du mouvement y épouse la musique répétitive de Philip Glass et la scénographie de Sol LeWitt.
Elle joue sur d’infimes variations du nombre des danseurs, des figures géométriques sur lesquelles ils évoluent, de leur orientation dans l’espace, de leur vitesse… La fascination hypnotique tient aussi à la mise en abyme suscitée par le dispositif scénique qui intègre la projection d’un film noir et blanc réalisé avec les danseurs d’origine dont Lucinda Childs que l’on retrouve dans le solo de la pièce à sa création ! MHR
18h20 - Inter-face to face-view (2000, 23’)
Réalisation : Foofwa d’Imobilité
Danseur pour la Merce Cunningham Dance Compagny à New York de 1991 à 1998, Foofwa d’Imobilité filme en face à face Merce Cunningham. A travers un jeu de caméra qui montre tout à la fois le danseur et le chorégraphe, cet entretien livre un regard intime et proche sur l’univers du grand chorégraphe américain, et pose aussi la question de son héritage et de sa transmission. VDC
18h45 - Lightning Dance (2018, 6’)
Chorégraphie et réalisation : Cecilia Bengolea
Cette vidéo a été filmée en octobre 2017 au moment des inondations à Spanish Town en Jamaïque. Elle questionne les influences des tempêtes électriques et la mémoire des corps dans la création des chorégraphies de dance steps en Jamaïque. Certains ouragans en Jamaïque ont constitué des moments inoubliables de l’histoire du pays, en raison de leur impact sur la vie et les terres du pays.