Débat / Rencontre
Rirkrit Tiravanija
"Untitled (Cooking Corner Version #3)", 2005
25 nov. 2007
L'événement est terminé
Rirkrit Tiravanija, Untitled (Cooking Corner Version, no3), 2005
Métal chromé, caoutchouc.
L'œuvre, ou le travail, vaut-il mieux dire, de Rirkrit Tiravanija s'inscrit dans une logique de dématérialisation de l'art qui se poursuit hardiment depuis les années soixante-dix. Il n'est pas étonnant que certaines de ses pièces, comme Untitled (Cooking Corner Version #3), 2005, renvoient directement à des œuvres de cette période, autant par les dispositifs utilisés que par le choix des matériaux : cette batterie de cuisine métallique posée sur un miroir d'angle peut en l'occurrence évoquer Mirror with Crushed Shells, 1969, de Robert Smithson.
La dématérialisation, qui touche de plus en plus le monde du travail, celui de la production comme de la consommation, est un processus qu'il faut examiner à la lumière des transformations qui se produisent dans le monde actuel.
Ces changements politiques et économiques se conjuguent sur le plan des idées et affectent l'ensemble des institutions qui nous gouvernent, incluant les musées et le « système » de l'art en général. Production de l'espace, production du savoir, Tiravanija « travaille » ces notions à travers les différentes mises en scène qu'il propose, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du monde de l'art, tel qu'il se dessine maintenant. Mais, d'abord et avant tout, dans ce présent mouvant et instable, c'est le futur qui l'intéresse, « chromé » ou pas, un futur rutilant qui ne cesse de nous
échapper, comme un fantôme. Au-delà du miroir, malaise dans la civilisation
Chantal Pontbriand a dirigé plusieurs manifestations en art contemporain à Montréal et dans d'autres villes, dont vingt-cinq expositions, de nombreux colloques et laboratoires de discussions, et quinze événements internationaux, principalement axés sur la performance et la vidéo. Elle a fondé la revue d'art contemporain PARACHUTE en 1975. Sous sa direction, 125 numéros sont parus à ce jour.
Par Chantal Pontbriand, critique d’art et commissaire indépendant.
L’œuvre, ou le travail, vaut-il mieux dire, de Rirkrit Tiravanija s’inscrit
dans une logique de dématérialisation de l’art qui se poursuit hardiment depuis
les années soixante-dix. Il n’est pas étonnant que certaines de ses pièces,
comme Untitled (Cooking Corner Version #3), 2005, renvoient directement à des
œuvres de cette période, autant par les dispositifs utilisés que par le choix
des matériaux : cette batterie de cuisine métallique posée sur un miroir
d’angle peut en l’occurrence évoquer Mirror with Crushed Shells, 1969, de
Robert Smithson.
La dématérialisation, qui touche de plus en plus le monde du travail, celui de
la production comme de la consommation, est un processus qu’il faut examiner à
la lumière des transformations qui se produisent dans le monde actuel.
Ces changements politiques et économiques se conjuguent sur le plan des idées
et affectent l’ensemble des institutions qui nous gouvernent, incluant les
musées et le « système » de l’art en général. Production de l’espace,
production du savoir, Tiravanija « travaille » ces notions à travers les
différentes mises en scène qu’il propose, que ce soit à l’intérieur ou à
l’extérieur du monde de l’art, tel qu’il se dessine maintenant. Mais, d’abord
et avant tout, dans ce présent mouvant et instable, c’est le futur qui
l’intéresse, « chromé » ou pas, un futur rutilant qui ne cesse de nous
échapper, comme un fantôme. Au-delà du miroir, malaise dans la civilisation…
Chantal Pontbriand a dirigé plusieurs manifestations en art contemporain à
Montréal et dans d’autres villes, dont vingt-cinq expositions, de nombreux
colloques et laboratoires de discussions, et quinze événements internationaux,
principalement axés sur la performance et la vidéo. Elle a fondé la revue d'art
contemporain PARACHUTE en 1975. Sous sa direction, 125 numéros sont parus à ce
jour.
Quand
À partir de 11h30