Cinéma / Vidéo
Focus Maguy Marin #2 Rencontre avec la chorégraphe
Avec Olivier Neveux
03 juin 2017
L'événement est terminé
Rencontre avec Maguy Marin, animée par Olivier Neveux, professeur d’études théâtrales
Projections :
Hugues de Rosière, Olivier Morel, Maurice Massuet, Ariane Couteur, Babel Babel (1983, 78’)
Chorégraphie : Maguy Marin
Pièce phare des années 1980, Babel Babel révèle en creux tout l’univers de Maguy Marin : sa volonté d’affranchir le corps, de provoquer des rencontres entre les êtres et de prendre la vie du bon côté, sans jamais oublier toute la noirceur du monde. Babel Babel commence à l’état de nature : corps nus endormis dans l’herbe tendre d’un pré. Et finit à l’état sauvage : après avoir construit un campement, avoir chanté et dansé, s’être aimés, les dissensions ont pris le dessus. Les corps se dévêtent et s’allongent de nouveau. La solitude reprend ses droits.
Luc Riolon, Cortex (1992, 32’)
Chorégraphie : Maguy Marin
Maguy Marin ne cesse de fouiller cette étrange alchimie entre le corps, la parole, et leur transfiguration dans la danse et le théâtre. Depuis May B, elle observe avec l’acharnement d’une entomologiste ces drôles d’humains aux signes particuliers marqués par le désir tenace d’être vus et entendus. Cortex est un inventaire et une démonstration de tout ce qui constitue un être humain et fonde ses relations avec autrui.
Thomas Grimm, Coppelia (1994, 52’)
Chorégraphie : Maguy Marin
Pour l'inauguration du nouvel opéra de Lyon, Maguy Marin a proposé une relecture percutante de Coppelia. Resserrée dans le temps, l’action l’était aussi dans le double dispositif de sa représentation puisqu'elle rebondissait continuellement de la scène au film projeté simultanément. Entre les deux, il y avait du jeu, de l'interaction. Le film Coppelia résulte d'une troisième proposition : on quitte l'opéra et la scène et on retourne dans la cité pour entrer de pied ferme dans l'équivalent contemporain imaginé par Maguy Marin à ce phantasme toujours vivace mais un tantinet suranné dans la forme (Coppelia et les automates du 19e siècle). Un parti pris réussi bien que l'on regrette un peu la dynamique du rapport scène-film qui fonctionnait si bien... au théâtre.
Daniel Ambasch, Tirtha (1985, 26’)
Chorégraphie : Maguy Marin
Travaillée depuis l'origine des temps, la roche, devenue sable et boue, laisse apparaître des êtres mi-reptiles, mi-humains. Dans des anfractuosités rocheuses balayées par les vagues, mâles et femelles s'accouplent et se manipulent selon des rituels primitifs oubliés, une gestuelle composée de reptations et d'attouchements, essentiellement organique et animale.
Maguy Marin a retrouvé sur les plages de Calabre le paradis qu'elle semble souvent chercher avec ses danseurs (Babel Babel, Eden, etc.). Les scènes subaquatiques, les plans d'écume et de ressac, les images colorées de luisances minérales sont autant de métaphores du coït originel. Le film invente cet endroit mythique où les éléments ne sont pas encore tout à fait dissociés, où l'humain sort à peine de sa gangue.
Quand
17h - 20h30