Peter Weibel

Peter Weibel est né en 1944 à Odessa en Ukraine. Si son nom est associé aujourd'hui au ZKM (Centre d'Art et de Technologie des Médias de Karlsruhe) qu'il dirige depuis 1999, Il investit par ailleurs la totalité du champ de l'art : artiste, théoricien des médias, enseignant, directeur de recherches, éditeur scientifique, commissaire d'exposition, directeur de musée, etc. Au cours de cette séance, Peter Weibel reviendra plus spécifiquement sur son travail en tant que vidéaste et présentera ses expérimentations sur le médium ainsi que ses productions pour la télévision. Il s'agit d'une œuvre iconoclaste faisant partie des expressions les plus radicales des années 70.

TV + VT Works

1970-1972 / 18' / noir et blanc / son

Ces «Télé-actions » ont été réalisées pour la télévision publique autrichienne. Dans cette série de vidéos, Peter Weibel s'approprie et détourne les mécanismes structurels de la diffusion télévisuelle afin d'en montrer les limites et les contradictions. Ces courtes séquence s'inscrivent dans une logique de performance et sont destinées à interrompre le programme du téléspectateur. Dans « TV-News (TV Death 2) », un authentique présentateur de journal télévisé tire des bouffées de cigare pendant qu'il présente les informations, puis apparait en train de suffoquer à cause de la fumée comme s'il était réellement enfermé dans le téléviseur. Dans "TV-Aquarium (TV Death 1)", le poste de télévision devient un aquarium dans lequel un poisson dépérit à mesure que l'on vide l'eau. L'artiste (plutôt que de l'expliquer avec des mots) démontre avec ses « Télé-actions » que les images sont susceptibles d'émettre du sens, lorsque, en les extirpant du dispositif habituel de la télévision, on en fait des objets de réflexion.

On the theorem of identity

1971-1975 / 42' / noir et blanc / son

«On the Theorem of Identity » est une compilation de performances réalisées en studio, impliquant l'artiste et le médium vidéo. S'intéressant ici à la notion d'identité, Peter Weibel propose plusieurs portraits qui tantôt se constituent, tantôt se fragmentent. Dans «The Theorem of the Identity Trinity » (1974), il confronte par surimpression son visage au portrait du Christ peint par Pierro della Francesca et à celui du poète romantique Nikolaus Lenau. Dans une autre séquence intitulée « The Theorem of Identity » (1975), il utilise, grâce au dispositif du circuit fermé, sa représentation sur l'écran comme surface d'inscription.