Exposition / Musée
Claude Rutault
29 janv. - 12 avril 1992
L'événement est terminé
Cette exposition est consacrée au peintre français Claude Rutault.
[…] Dans les Galeries contemporaines, Rutault expose les postulats, principes et outils qui fondent [son] travail. Du premier d’entre eux (« une toile tendue sur châssis, peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée ») à la question du non-peint, de l’usage des piles et des papiers à la présence de la sculpture et de la photographie. [ …] Soit l’occasion propice de voir et comprendre une œuvre qui, en même temps qu’acte de présence, n’a de cesse de faire acte de peinture. […]
Extraits de quelques définitions du Lexique constitué par Claude Rutault et publié dans le catalogue de l’exposition :
DEFINITION/METHODE. ensemble de données écrites proposant un résultat à atteindre et les modalités, tout ou parties, pour y parvenir, au-delà de la nécessaire présence de l’artiste. […]
PRISE EN CHARGE. fait pour un amateur d’acquérir puis de réaliser sous sa responsabilité le texte d’une définition/méthode, d’appliquer un ensemble de consignes, de rendre visible une peinture. […]
RADICALITE. se tenir à un propos et tirer au fur et à mesure des développements, des expériences, des peintures, du travail, les conséquences des choix de départ, en admettant par avance que la ligne droite n’est pas toujours le plus court chemin d’un point à un autre. […]
TEMPS. donnée fondamentale de ce travail de peinture qui le distingue radicalement de presque toutes les autres productions actuelles. ce n’est pas le point de vue qui change, mais l’œuvre elle-même. […] c’est une peinture en temps réel. […]
BANALITE. contraire de la recherche de l’originalité qui conduit au formalisme et au maniérisme. prendre les choses comme elles viennent, ne pas aménager les espaces d’exposition en vue d’une démonstration, utiliser les toiles du commerce autant que possible. […]
PERTE. en passant d’un lieu à l’autre, d’un preneur en charge à l’autre, l’œuvre devant être obligatoirement refaite, une actualisation disparait à tout jamais. la perte est inscrite dans la définition. la perte est voulue et assumée. je travaille à la peinture perdue.
SCEPTICISME. ayant depuis 1973 consacré mon activité à ne rien inventer, peignant des toiles de la couleur du mur qui est là, utilisant des supports standards, accrochant selon la place disponible, acceptant les espaces tels qu’ils se présentent, je ne m’en suis pas trouvé plus mal. il s’est ainsi développé en moi une certaine forme d’indifférence à tel point qu’elle aurait pu aboutir à douter de tout si je ne doutais pas également du doute.
En exposant simultanément dans trois institutions françaises (le Musée de Grenoble, le Musée national d’art moderne de Paris et le Consortium de Dijon), Rutault crée trois situations autonomes qui tiennent compte des réalités des lieux, tout en construisant une réalité spécifique globale.
D’après Xavier Douroux, Le Magazine, n°67, 15 janvier-15 mars 1992
Quand
tous les jours sauf mardis