Spectacle / Concert
Alain Buffard
(Not) a love song
12 - 16 déc. 2007
L'événement est terminé
Avec sa dernière création (Not) a love song , interprétée par Miguel Gutierrez, Vera Mantero et Claudia Triozzi, le chorégraphe Alain Buffard explore le genre inédit de la tragédie musicale. « Depuis quelques années je caresse le rêve de me frotter au genre difficile de la comédie musicale; contaminer les codes musicaux et dramaturgiques du genre, puiser dans ce qui m'a nourri depuis toujours et qui se trouve au confluent de musiques et de climats esthétiques et émotionnels très variés. Rendre hommage aussi à des interprètes que j'admire. (Not) a love song est né de ce désir. » AB
Alain Buffard conception et scénographie
Miguel Gutierrez, Vera Mantero, Claudia Triozzi interprétation
Vincent Ségal interprétation et adaptation musicale
Yves Godin lumières
Miguel Gutierrez est habillé par Yohji Yamamoto et Casey Vidalenc, Vera Mantero par Chanel, Claudia Triozzi par Christian Lacroix. Vincent Ségal porte une veste Casey Vidalenc
Marc Domage photographie
Christophe Poux direction technique
Félix Perdreau régie son
Tanguy Accart, Hélène Joly production, diffusion
« Qui sont-elles ? Nul n'oserait trop s'aventurer. Mais le savent-elles elles-mêmes ? Entre le passé qu'elles prétendent avoir eu, et la vie rêvée qu'elles ont conspiré à se raconter, la barrière est mince. Elles ont été stars, elles ont connu les plus grands, mais elles pourraient être aussi d'incurables lectrices des potins de la gloire sur papier glacé. Elles ont été inoubliables, mais on ne les reconnaît plus. Elles sont, ou croient l'être, Maria Felix et Dolorès del Rio ; comme elles pourraient prétendre, et avec la même assurance, avoir
été Bette Davis, Marlène Dietrich, Gena Rowlands, Gloria Swanson. Peu importe si le temps déraille à l'occasion - c'était au siècle dernier. Peut-être qu'elles sont tout simplement des cousines sophistiquées de Solange et Claire qui, chaque soir que Genet le veut, se projettent en Madame. Qu'elles aient fait du cinéma, ou se fassent tout un cinéma, personne n'y prête garde: le Fan est là, tombé d'on ne sait où, qui leur permet d'y croire. Car il suffit d'un rien : quelques accessoires, un peu de shantung ou de crêpe marocain. Mais, ingrédients indispensables, il faut une petite robe noire, et beaucoup de pep. Ou de humm. Elles en ont, du humm, et à revendre. Elles pestent et râlent. Mais avec du chic sans chiqué. Elle pètent les plombs ? Oui, mais en musique. Nos demoiselles ne sont pas de Rochefort ? Elles n'ont peut-être pas été vues à Venice ou à Macao ? Pas grave - elles ont bourlingué en chanson et en cinéma. Elles sont passées par « Hambourg, Santiago, Whitechapel. Bornéo ». Elles pourraient être amères de n'avoir pas connu Sunset Boulevard ; mais plutôt que d'avoir la sagesse d'acclimater la douleur, elles en jouent avec l'énergie joyeuse des désespérés. Pour cela, la complicité de leur fan, et de leur vieil ami musicien leur permet d'échapper, au moins ce soir, aux prosaïques vies mutilées qui sont notre sort commun. Qui n'a jamais aimé une chanson au point de l'associer étroitement au plus intime de son existence ? Tel est l'immense pouvoir de certaines chansons, que d'exprimer la densité compacte de la vie, avec toute la rage et la tendresse que nous mettons à vivre. Certaines sont aussi rigoureuses qu'une tragédie classique, quand d'autres, plus volubiles, se prêtent à l'exploration nomade de leur univers. Mais toutes, ici, tissent étroitement la trame d'une dramaturgie qui passe d'abord par les affects. (Not) a Love Song - ou les jeux croisés du théâtre, de la musique et de la danse. Car si le monde n'est pas toujours une scène, c'est bien sur la scène que tous ensemble ils en font entendre la rumeur - et la gravité. » Alain Ménil
Quand
À partir de 20h30