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Festival / Soirée
Forum Vertigo 2020
26 - 27 févr. 2020
L'événement est terminé
Perception artificielle, comportement autonome, interaction corporelle, nouveaux espaces de représentation et de transformation issus de l’analyse massive de données : la rupture paradigmatique induite par les technologies d’intelligence artificielle irrigue la création artistique dans ses formes, ses outils et ses objets.
Cette 4ème édition du Forum Vertigo, réunissant artistes et chercheurs de diverses disciplines, expose l’état de l’art de différents champs de la création – arts visuels, architecture, musique, danse - dans leur rapport à l’intelligence artificielle et en questionne les fondements et les enjeux.
Quand
À partir de 14h30
11h30 - 21h
Où
Programme
Mercredi 26 février
14h30 : Introduction et présentation de l’exposition « Neurones, les intelligences simulées »
15h00 : L’architecture et la formalisation des modèles numériques
17h00 : Limites et potentiels génératifs de l’Intelligence Artificielle
19h00 : Débat : Vers une IA humanisée ?
Jeudi 27 février
11h30 : Impasses et devenir de la cybernétique
14h30 : Perception humaine et artificielle
16h00 : Générativités musicales
17h45 : La danse entre vivant et artificiel
Entretien avec Hugues Vinet
Zoom sur le présent vertigineux, le Forum Vertigo propose une série de rencontres internationales entre scientifiques et artistes, ingénieurs et intellectuels. Après trois éditions consacrées aux usages artistiques de la 3D, du code ou encore du vivant, le Forum Vertigo interroge cette année les multiples liens entre intelligence artificielle et création contemporaine, à l’occasion de l’exposition « Neurones, les intelligences simulées ». Directeur de l’innovation de L’Institut de recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam) et programmateur des rencontres, Hugues Vinet nous explique les raisons pour lesquelles les techniques d’intelligence artificielle connaissent un essor si fulgurant dans le domaine de l’art, comme dans de nombreux secteurs d’activité, et met au jour les questions inédites posées par leur utilisation.
Cette quatrième édition du Forum Vertigo est consacrée à l’intelligence artificielle. Pouvez-vous nous en dire plus sur les enjeux de ces rencontres ?
Hugues Vinet – Les technologies de l’intelligence artificielle ont connu des avancées fulgurantes au cours des dernières années avec les réseaux de neurones profonds, porteurs d’une rupture paradigmatique radicale dans le traitement d’informations numériques entre les approches usuelles par modélisation et celles par analyse de données massives. Nous commençons à entrevoir le grand potentiel pour la création artistique : procédés de génération et d’hybridation de contenus totalement nouveaux, production d’artefacts dotés de comportements autonomes, etc. Au-delà du renouvellement des formes et des matériaux pour la création, le déploiement des techniques d’intelligence artificielle à grande échelle dans la société induit également des positionnements critiques dans le champ artistique. Ces rencontres associent artistes et chercheurs parmi les plus en pointe sur ces sujets pour présenter l’état de l’art de leurs travaux et débattre des enjeux de cette révolution en marche.
Les ordinateurs pourront-ils devenir créatifs et parvenir ainsi à remplacer les artistes, ou est-ce un pur fantasme ?
HV – Nous en sommes loin, et le caractère distinctif entre les possibilités de la machine et de l’humain se situe pour moi entre les notions de générativité et de créativité : il y a un accroissement potentiellement considérable du pouvoir génératif des machines à la mesure de l’étendue des corpus d’apprentissage utilisés, mais in fine celles-ci restent configurées par l’homme. L’enjeu pour les artistes, comme cela l’a toujours été dans l’histoire des techniques, est donc de s’approprier ces nouvelles méthodes au service de leur expression : faire œuvre relève d’un acte créateur irréductible à la machine.
Quelles sont les perspectives les plus prometteuses de la recherche scientifique en IA et en particulier pour les arts ?
HV – Nous avons encore une compréhension limitée des représentations du monde propres aux réseaux profonds : ce sont des boîtes noires qui produisent des artefacts tout à fait inédits sans qu’on puisse vraiment en assimiler la logique à nos catégories cognitives. Mieux comprendre ces représentations, formaliser une théorie et les rendre accessibles à des non-informaticiens est un enjeu scientifique passionnant.
Source :
Entretien avec Hugues Vinet
Ircam
In Code couleur n°36, janvier-avril 2020, p. 28-29