Marie-Ange Guilleminot

Le travail de Marie-Ange Guilleminot prend pour objet l'espace émotionnel. Elle utilise son corps comme un matériau pour créer des situations vierges et déstabilisantes, où la participation du spectateur est sollicitée, notamment par contact : « Ce corps qui souvent m'encombre, [...] c'est mon outil ».

Avec le Chapeau-Vie, sorte d'enveloppe en jersey « multiforme et multifonction », à dérouler sur soi comme un bas, elle propose des solutions aux besoins les plus élémentaires (s'asseoir, se vêtir, dormir) dans une réflexion d'une profonde humanité qui révèle tout à la fois l'immense fragilité de l'être et sa solitude. Les Poupées, des petits sachets mous et roses à manipuler, à pétrir, qui font naître des formes suggestives, explorent plus explicitement le domaine de la sexualité.

La Rotateuse, conçue pour l'exposition Fémininmasculin, le sexe de l'art au Centre Pompidou en 1995, peut, quant à elle, apparaître comme un dispositif étonnamment sculptural au cœur d'un œuvre qui ne revêt a priori pas de forme définie. Cette langue-sexe de polystyrène recouverte de bonbon en appelle fortement aux sens.

Depuis ces premières œuvres des années 90, Marie-Ange Guilleminot développe un travail de plus en plus collectif : elle intègre souvent le spectateur dans des dispositifs qui se déploient avec la performance, l'environnement, le livre, et qui perturbe nos sens et nos certitudes.

Programmation / intervenant(s) :

Dialogue de l'artiste avec Marie-Laure Bernadac, conservateur général du patrimoine.