Cinéma / Vidéo
Photographie, Arme de classe
À la marge des villes
14 nov. 2018
L'événement est terminé
En écho à l’exposition Photographie, arme de classe (Galerie de photographies, Forum -1, du 7 novembre 2018 jusqu’au 4 février 2019), le service de collection des films et le cabinet de la photographie du Centre Pompidou proposent un rendez-vous autour du cinéma documentaire et social de l’entre-deux guerres en France.
Né à Rio de Janeiro, Alberto Cavalcanti (1897 – 1982) occupe une place singulière dans le paysage de l’avant-garde cinématographique européenne. Architecte de formation et décorateur de cinéma (il travaille entre autres avec Marcel l’Herbier et Louis Delluc), le cinéaste bouleverse avec son film Rien que les heures (1926) les codes du cinéma documentaire en lui conférant une dimension sociologique jusqu’alors inédite. Réalisé avec un budget modeste de 25 000 francs, ce portrait romancé de Paris et de ses habitants, filmé de l’aube au crépuscule, partage avec les autres symphonies de villes de son époque (Berlin, Symphonie d’une grande ville (1927) des allemands Walter Ruttmann et Carl Mayer, ou encore L’homme à la caméra (1929) du Soviétique Dziga Vertov) la volonté de saisir en images le tumulte de la vie moderne. Quittant la capitale pour sa périphérie, Georges Lacombe (1902 – 1990) documente avec La zone : Au pays des Chiffonniers (1928) les difficiles conditions d’existence d’une population marginalisée.
Ancien collaborateur de René Clair au milieu des années 1920 (Georges Lacombe participe au tournage de Entr’acte en 1924), le cinéaste suscite l’enthousiasme de l’avant-garde cinématographique avec ce premier court-métrage tourné au-delà des limites de la ville.
« Nous savions qu’il y a des éléments dont la valeur dramatique était extraordinaire pour l’écran dans la vie et le travail des gens qui nous entouraient. C’est ainsi que j’ai fait Rien que les heures, qui essayait de montrer vingt-quatre heures de la vie de Paris. » Alberto Cavalcanti, Documentaire, in L’Age du Cinéma, n°6, 1938.
« La zone est un film sur la limite. Pas seulement celle qui sépare Paris de sa banlieue avec ses lambeaux de campagne encore visibles, mais aussi celle, toute théorique, qui distingue le documentaire de la fiction, l’expérimental du commercial. » Gilles Tiberghien, La Zone, in Jeune, dure et pure ! Une histoire du cinéma d’avant-garde et expérimental en France, Paris/Milan, éditions Cinémathèque française et Mazzotta, 2001.
Georges Lacombe, La zone : Au pays des Chiffonniers, 1928, 35mm, nb., sil., 25min.
Alberto Cavalcanti, Rien que les heures, 1926, 35mm, nb., son, 42min.
Quand
19h - 20h30