Amelie von Wulffen

L'exposition réunit une sélection d'oeuvres récentes, dont certaines créées spécialement pour Paris, d'Amelie von Wulffen, artiste berlinoise, une des figures marquantes de la jeune scène artistique allemande, qui, dans de grandes oeuvres sur papier, qui réunissent photographie, peinture et dessin, explore la mémoire collective.

Née à Breitenbrunn en 1966, Amélie von Wulffen étudie à l'Académie des Beaux-Arts de Munich suivant, entre autres, l'enseignement de Daniel Spoerri. Elle vit et travaille actuellement à Berlin.

Amélie von Wulffen se positionne comme l'élément central de son travail. Son point de départ demeure son environnement proche, sa propre intimité. De là, elle tisse des liens dans diverses directions, tentant ainsi d'unir son expérience personnelle avec la mémoire collective. Elle cherche à inscrire cette mémoire de manière à ne pas la laisser s'échapper, éviter qu'elle soit oubliée.

Amélie von Wulffen associe du mobilier, des objets, des lieux et des paysages appartenant à son espace intime. Dans certaines de ses installations, elle utilise des dessins ou des photographies des membres de sa famille. Pour l'artiste, le sujet de l'oeuvre n'est pas la figure familiale elle-même, mais plus précisément ce qu'elle représente culturellement. Amélie von Wulffen tente d'expliciter le contexte et le décor entourant ce personnage. C'est ce rapport à l'image qui l'intéresse. La tenue, l'attitude, le physique représentent une époque, une culture, un pan de l'histoire, offrant ainsi une seconde lecture.

Utiliser ces photographies lui permet d'inscrire son travail au sein de son histoire familiale et de l'Histoire en général. Elle a également réalisé des séries de photocollages où on retrouve des photographies de l'acteur John Travolta ou de l'écrivain Soljenitsine. Personnages publics, ils appartiennent aussi à l'univers de l'artiste, tous les deux symboles dans leur domaine d'une génération et d'un courant de pensées.

L'oeuvre d'Amélie von Wulffen, et en particulier ses collages, n'est pas à lire comme une représentation naïve d'un imaginaire nostalgique mais plus volontiers comme un travail de mémorisation.