Exposition / Musée
Maurice Tabard

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Cette exposition est consacrée au photographe français Maurice Tabard (1897-1984).
Le Musée national d’art moderne a pu acquérir récemment, grâce à une subvention de la Commission nationale de la photographie, un ensemble de seize photographies de Maurice Tabard qui vient compléter les images que le Mnam possédait déjà, ainsi que celles prêtées par le F.N.A.C. L’ensemble est actuellement présenté au Musée.[…]
Le rêve de Maurice Tabard eut été d’être metteur en scène de cinéma. Mais Hollywood est un monde très dur, Tabard l’expérimente à ses dépens. Il en conclut : « Tant pis, je ferai quand même des images. Elles ne bougeront pas, voilà tout. » [Il étudie la photographie au New York Institue of Photography.] Il entre comme photographe-assistant au Studio Barlach – le Harcourt américain – qui l’envoie ouvrir une succursale à Baltimore. […]
Il revient à Paris en 1928 et partage son activité en trois domaines : le portrait, la publicité et la mode, fournissant des images au Jardin des Modes, Art et Décoration, L’Album du Figaro, Vu, ainsi qu’aux revues d’avant-garde : Bifur, Jazz, Variétés…
Il est l’ami intime de Man Ray, connaît Brassaï, Magritte… tous ceux qui comptent dans le monde des créateurs d’images de l’époque.
Parallèlement à son travail de commande, il aime à s’enfermer dans son laboratoire et y donner libre cours à son imaginaire. […] Tabard multiplie surimpressions, solarisations, ou même combinaison des ces deux techniques (Composition aux guitares, 1929), tirages négatifs, peinture au révélateur (Révélateur-peinture, à Max Ernst, 1935)… Ses images ont leur vocabulaire familier : la main, le gant, le même visage de femme, les chaises, les échelles, les raquettes de tennis, tous éléments à double face car beaucoup de ses travaux jouent de diverses manières sur la réversibilité de l’image photographique. […]
L’œuvre de Maurice Tabard est proche de celle des surréalistes, en ce sens qu’elle ne se veut pas réaliste, qu’elle accumule toutes les techniques propres à déréaliser l’image : surimpression à partir d’un négatif classique et du même négatif solarisé, tirage négatif, à l’effet moins réaliste et plus graphique que le tirage positif, etc. […]
Maurice Tabard cherche, compose, mûrit longuement son œuvre, laissant telle ou telle composition plusieurs jours en attente dans son atelier avant de réaliser la prise de vue.
Souvent ses images bougent, nous remettant en esprit son vieux rêve de cinéma.
Il consigne ses réflexions de théoricien dans d’épais classeurs rédigés de 1949 à 1966, sous le titre La Géométrie est la fondation des arts. Il s’agit de l’étude systématique – géométrique – de la composition à travers les œuvres de tous les temps et de tous les pays, depuis la sculpture égyptienne jusqu’à la photographie contemporaine (Henri-Cartier-Bresson), en passant par la peinture orientale et occidentale. [A partir de 1965], Maurice Tabard s’adonne exclusivement à la recherche et à ses expérimentations en laboratoire.
D’après Annick Lionel-Marie, Le Magazine, n°84, 15 novembre 1994 - 15 janvier 1995
Quand
tous les jours sauf mardis