Cinéma / Vidéo
Sergueï Eisenstein
Par Kenneth Anger
05 févr. 2020
L'événement est terminé
Dans les années cinquante, alors qu’il vit à Paris, Kenneth Anger se vit confier par Henri Langlois le montage d’une copie 16 mm des rushes de ¡ Que Viva Mexico !. Au-delà de ce montage aujourd’hui disparu qu’Anger lui-même considérait comme un simple exercice, tout son œuvre filmé peut s’analyser comme une réinterprétation du cinéma d’Eisenstein par les moyens du cinéma même. Anger utilise dans ses films toutes les ressources du montage eisensteinien – montage vertical, avec l’utilisation de bandes-son purement musicales pour organiser rythmiquement la syntaxe des images, mais aussi montage alterné, montage collision ou montage des attractions… sur un plan figural, opérant au niveau de ce que Barthes nommait « la signifiance » c’est-à-dire à l’échelle du plan isolé, son cinéma articule et révèle les thèmes latents qui traversent l’œuvre d’Eisenstein pour en restituer une interprétation libérée de l’ordre contraignant de la dénotation, comme si l’interprétation devenait elle-même une forme rêvée : « Pour moi, il ne s’agit pas de trouver un équivalent aux mots. Mais de trouver des images, qui sont comme des hiéroglyphes soit les équivalents visuels des mots. Il s’agissait de libérer le pouvoir des images à la manière dont les rêves atteignent l’inconscient. »
Séance présentée par Philippe Alain Michaud (Conservateur et chef du service de collection Film du Centre Pompidou).
Une rencontre organisée à l’occasion de l’exposition « L’œil extatique. Sergueï Eisenstein cinéaste à la croisée des arts », Centre Pompidou-Metz, jusqu’au 24 février 2020.
Kenneth Anger, Eaux d’artifice, 1953, 16mm, coul, son, 13 minutes
Kenneth Anger, Inauguration of the Pleasure Dome, 1954-1978, 16mm, coul, son, 39 minutes
Kenneth Anger, Lucifer Rising, 1973, 16mm, coul, son, 25 minutes
Quand
19h - 21h