Spectacle / Concert
Rabih Mroué
Qui a peur de la représentation ?
26 - 29 sept. 2007
L'événement est terminé
Contre le silence, Rabih Mroué et Lina Saneh disent, osent la représentation, un terme qui en arabe signifie à la fois, le jeu, l'interprétation et l'acte de violenter un corps. Confrontant les actions d'artistes des années 1960-1980, Joseph Beuys, Orlan, Marina Abramovic..., aux réalités de la guerre civile libanaise, Qui a peur de la représentation ? bascule avec humour et témérité de la conférence à la performance et interroge le rôle de l'artiste dans un pays fragile, marqué par la guerre civile.
Spectacle en français et arabe surtitré en français
Rabih Mroué et Lina Saneh interprétation
Rabih Mroué conception et textes
Samar Maakaroun scénographie
Catherine Cattaruzza traduction française
Un homme et une femme installent le décor, déploient un écran et disposent leurs ustensiles sur une table : chronomètre, feuillets, épais catalogue. Ils s'arrêtent pour tirer à la courte paille. « Ah, désolé, c'est toi. » Toi qui quoi ? On le comprend vite : qui va « représenter ». Après une longue inspiration, elle ouvre le catalogue au hasard. Page 33, Gina Pane. Et voici qu'elle a 33 secondes pour se glisser dans la peau de Gina Pane, derrière l'écran, et décrire l'une de ses expériences artistiques. Rebelote pour d'autres grands noms du Body Art, Marina Abramovic, John Duncan, Chris Burden, Orlan, Kim Jones. Soudain le livre s'ouvre sur une photo. Elle vient la plaquer derrière l'écran, membrane d'un tableau flou et mouvant. Lui se lève alors pour livrer, au « devant de la scène », un témoignage d'une tout autre nature, celui de Hassan Mamoun, simple fonctionnaire qui a défrayé la chronique au Liban il y a sept ans en tuant une dizaine de personnes.
Dans Qui a peur de la représentation ? Rabih Mroué et Lina Saneh établissent des parallèles entre l'histoire de l'art corporel en Occident et l'histoire du Liban, mais laissent indéterminés les rapports que nous pouvons nouer entre ces deux histoires. Les récits des performances artistiques d'Orlan ou de Chris
Burden - chaque performance est elle même située par son auteur à un moment de l'histoire du Proche-Orient - se juxtaposent au récit d'Hassan Mamoun, la violence du corps mutilé de l'artiste côtoie dans cette dramaturgie subtile, la violence de la guerre : tout se mêle et se questionne en retour dans cette pièce qui envisage le statut de la représentation à l'aune de l'histoire, de la violence et de la pratique artistique.
Quand
À partir de 20h30