Cinéma / Vidéo
Les maîtres de la poudre
5e Journée mondiale du Cinéma d'animation
25 - 28 oct. 2006
L'événement est terminé
Présentée dans le cadre de la 5ème Journée mondiale du cinéma d'animation, la manifestation Les Maîtres de la poudre rassemble les oeuvres des plus grands artistes, virtuoses du sable, du sel ou du café.
Présentée dans le cadre de la 5ème Journée mondiale du cinéma d'animation, la manifestation Les Maîtres de la poudre rassemble les œuvres des plus grands artistes, virtuoses du sable, du sel ou du café.
L'animation de poudres n'est pas un jeu d'enfants et rares sont les cinéastes qui ont tenté d'apprivoiser cette matière fluide et capricieuse. Si cette technique fait son apparition aux temps héroïques du cinématographe naissant, dans les mains d'un Emile Cohl par exemple, c'est en Suisse, dans les années 60, que le sable devient vraiment de l'or, sous le pinceau et la caméra de Gisèle et Nag Ansorge, jeunes scientifiques ayant conjugué avec bonheur dans le cinéma d'animation leur passion pour le dessin, le mouvement et la prise de vue cinématographique. Presque simultanément, en Amérique du Nord, la jeune Caroline Leaf, alors étudiante à Harvard, teste avec du sable, puis des pigments de couleur, l'animation directe sous la caméra, technique qu'elle compare à une performance au sens artistique du terme. A l'Est, quelques années plus tard, deux créateurs vont occuper le devant de la scène : le Hongrois Ferenc Cakó délaisse les marionnettes pour le sable et travaille sur des supports de grandes dimensions, prélude aux grandioses spectacles qu'il interprète aujourd'hui dans le monde entier ; en Pologne, Aleksandra Korejwo donne vie à des tableaux vivants faits de sel coloré travaillé avec une habileté diabolique, du bout d'une plume de condor. Une poignée d'autres artistes ont animé des poudres diverses, mais souvent pour des œuvres uniques car les contraintes techniques sont sévères (contrôle du mouvement et variations de couleur limitées, création/destruction de l'œuvre en simultanée), ce qui explique sans doute que la production mondiale n'a jamais dépassé quatre ou cinq films par an. Aujourd'hui, c'est dans les écoles spécialisées et dans quelques rares studios que se dressent les établis de verre sur lesquelles officient avec une dévotion quasi monastique les maîtres de la poudre de demain.
A une époque où l'ordinateur devient le vecteur dominant de la création des dessins animés, l'animation de poudres convie le spectateur à une dépaysante plongée dans un environnement minéral, où la magie du mouvement transcende l'expression artistique. Un retour à un monde originel qui aurait assimilé toute l'histoire de l'humanité, en quelque sorte.