Débat / Rencontre
Najia Méhadji
Fleurs de grenade (2002)
31 janv. 2010
L'événement est terminé
Des fleurs donc. Depuis plusieurs années, Najia Mehadji peint ces plissés floraux, à la craie, au stick, sur papier ou sur toile. À la différence d'un modernisme qui a évacué tout motif décoratif, de Floral à la série ces Vanités (2008) - fleurs au noir avec leur texture de lumière - elle s'insère dans toute une histoire florale de la peinture, de Matisse à Warhol, d'O'Keffe à Cy Tombly, qui fait aujourd'hui retour.
Dans les plis, replis et déplis du trait, la trace et la ligne captent le temps, dans sa beauté, son caractère éphémère, et son devenir fluide et cosmique. Entre deux pays (Le Maroc d'Essaouira et Paris), entre deux cultures, son travail semble donner raison à Manet : « Un peintre peut tout dire avec des fruits, des fleurs et des nuages ». Tout dire, dans le passage du très petit à sa frontalité immense, dans l'entre-deux de l'abstrait et de l'ornement, de la naissance et de la mort. Telles ces fleurs virtuelles plus récentes, qu'elle a travaillées à Madrid, et hybridées avec les
Massacres de la guerre de Goya. On suivra donc ici l'itinéraire de Najia Mehadji, où ces Fleurs de Grenade, toutes plissées et courbes comme la vie, deviennent une véritable cosmogénèse du monde, entre Orient et Occident.
Programmation / intervenant(s) :
Par Christine Buci-Glucksmann, philosophe, professeur émérite à l'université de Paris-8. En présence de l'artiste.
Des fleurs donc. Depuis plusieurs années, Najia Mehadji peint ces plissés
floraux, à la craie, au stick, sur papier ou sur toile. [
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À la différence d’un modernisme qui a évacué tout motif décoratif, de Floral à
la série ces Vanités (2008)- fleurs au noir avec leur texture de lumière - elle
s’insère dans toute une histoire florale de la peinture, de Matisse à Warhol,
d’O’Keffe à Cy Tombly, qui fait aujourd’hui retour.
Dans les plis, replis et déplis du trait, la trace et la ligne captent le
temps, dans sa beauté, son caractère éphémère, et son devenir fluide et
cosmique. Entre deux pays (Le Maroc d’Essaouira et Paris), entre deux cultures,
son travail semble donner raison à Manet : « Un peintre peut tout dire avec des
fruits, des fleurs et des nuages ». Tout dire, dans le passage du très petit à
sa frontalité immense, dans l’entre-deux de l’abstrait et de l’ornement, de la
naissance et de la mort. Telles ces fleurs virtuelles plus récentes, qu’elle
a travaillées à Madrid, et hybridées avec les « Massacres de la guerre » de
Goya. On suivra donc ici l’itinéraire de Najia Mehadji, où ces Fleurs de
Grenade, toutes plissées et courbes comme la vie, deviennent une véritable
cosmogénèse du monde, entre Orient et Occident.
Quand
À partir de 11h30