Exposition / Musée
Éli Lotar
10 oct. 1993 - 24 janv. 1994
L'événement est terminé
Le Centre Georges Pompidou présente la première grande rétrospective consacrée à Eli Lotar (1905-1969). Un de ces nombreux artistes attirés par Paris, qui ont fait la photographie française de l’entre-deux-guerres ; mais aussi un opérateur de cinéma et un réalisateur de films.
Les archives photographiques d’Eli Lotar, mort en 1969, sont demeurées intactes depuis cette époque. Elles ont été récemment confiées au Musée national d’art moderne. A partir des neuf mille négatifs que comporte ce fonds, ont été sélectionnées une centaine d’images montrées à cette occasion, auxquelles viennent se joindre les épreuves anciennes appartenant au Musée national d’art moderne, et provenant soit d’institutions étrangères (l’Art Institute de Chicago), soit de collections privées.
Eli Lotar, fils de l’un des plus éminents poètes roumains, Tudor Arghezi, vient s’établir à Paris en 1924, avec le désir d’y entamer une carrière cinématographique. Il est d’abord maçon puis mécanicien, avant de faire de la figuration au cinéma. Puis, attiré par la photographie, il sollicite Germaine Krull qui accepte de le prendre comme assistant. Il réalise alors de belles images, de ports ou de mer notamment, s’inspire d’un Paris populaire et quotidien, mais aime aussi à traiter de sujets déconcertants ou insolites qui lui sont propres et attirent l’attention des critiques. Ce sont essentiellement les images réalisées aux abattoirs de la Villette pour illustrer le mot « Abattoir » dans la revue de Georges Bataille, Documents (novembre 1929), qui sont demeurées dans la mémoire collective. […] Beaucoup plus tard, il photographie son ami Alberto Giacometti dans son atelier, tout en posant pour une série de trois bustes qui sont les ultimes œuvres du sculpteur : Lotar I, Lotar II, et Lotar III (1964-1965). [ …]
Eli Lotar débute au cinéma comme photographe de plateau. [Il passe à la réalisation notamment grâce à des collaborations avec Jean Pianlevé, les frères Prévert d’abord, Luis Bunuel, Joris Ivens ensuite.] Ce par quoi il se sent réellement attiré, c’est le documentaire à tendance sociale et engagée, ainsi qu’en témoigne notablement son film Aubervilliers, réalisé en 1946.
Au dire de tous, Lotar était un personnage fascinant de par sa culture, son élégance naturelle, son humour, sa finesse. Il fut une vraie figure des années trente et, d’une autre manière, du monde de la nuit des années soixante. Son œuvre – telle que peut l’évoquer cette exposition – mérite d’être redécouverte.
D’après Annick Lionel-Marie, Le Magazine, n°78, 15 novembre 1993-15 janvier 1994, et le communiqué de presse
Parallèlement à cette manifestation, une programmation cinématographique aura lieu au Cinéma du Musée, du 10 au 21 novembre 1993.
La Kunst-und-Ausstellungshalle de Bonn accueillera ensuite cette exposition, du 4 mars au 15 mai 1994.
Quand
tous les jours sauf mardis