Débat / Rencontre
Le Mystère Minnelli
08 janv. 2005
L'événement est terminé
L'hommage organisé par le Centre Pompidou va-t-il permettre à un public élargi de découvrir pleinement "un" auteur et "une" oeuvre ? Il devrait aussi nourrir une discussion qui n'a jamais cessé autour de ce qu'il faut bien appeler le mystère Minnelli... et les moyens de le cerner.
Les Cinémas du Centre Pompidou présentent pour la première fois en France une rétrospective intégrale des films de Vincente Minnelli. Évidemment, de très nombreux spectateurs n'auront pas attendu cette rétrospective pour découvrir des films (Un Américain à Paris, Tous en scène, Gigi, Comme un torrent...) universellement connus et reconnus bien au delà du cercle des cinéphiles avertis.
Les plus passionnés auront eu l'occasion de s'émerveiller devant d'autres films encore, présentés à la télévision ou dans les salles d'art et d'essai. Il n'en reste pas moins que leur appréhension du cinéaste demeurait jusqu'ici partielle et fragmentaire. C'est un sort souvent partagé par les plus grands cinéastes, mais, pour Minnelli, la virtuosité du réalisateur et la diversité des genres qu'il a parcourus et maîtrisés, menacent d'autant plus d'occulter la cohérence profonde d'une œuvre.
Ainsi, l'hommage organisé par le Centre Pompidou va-t-il permettre à un public élargi de découvrir pleinement un auteur et une oeuvre ? Il devrait aussi nourrir une discussion qui n'a jamais cessé autour de ce qu'il faut bien appeler le mystère Minnelli... et les moyens de le cerner.
De ce mystère surgit une crainte : de films en films, de plaisirs en émerveillements, manquer quelque chose d'essentiel ou d'insaisissable. D'où chez les amoureux de Minnelli, une généalogie des mobiles (de Jean Douchet à
Emmanuel Burdeau), la recherche passionnée d'une clé, d'un fil d'Ariane qui permettrait paradoxalement non de s'échapper mais d'aller au cœur de la caverne : le décor ? Le rêve ? L'individu contre la société (toute société) ? La couleur ? La rêverie à opposer au rêve ? L'attente ? L'Europe toujours présente ? " L'alchimiste " se défend bien, peut-être sans le vouloir, puisque le fil (conducteur) devient un écheveau qui dessine un nouveau labyrinthe.
Évidemment, on n'aura pas ici en vue de percer le mystère. Serait-ce souhaitable d'ailleurs ? On devrait juste, et ce serait peut-être déjà trop, ré-interroger les questions : qu'est-ce qu'une société réduite à un décor ? Qu'est-ce qu'un rêve toujours brisé ? Une attente toujours déçue ? Des films tristes qui le sont vraiment, mais des comédies dont il faut se hâter de rire ? On ne pourra néanmoins s'empêcher d'en formuler une autre, rituelle dans bien des cas, mais presque à contretemps dans le cas d'espèce : ne faudrait-il pas prendre au sérieux la critique sociale chez Vincente Minnelli ?
Quand
À partir de 14h30