"Meeting Vincent Gallo", Julien Hallard

En 2008, Hors pistes propose aux réalisateurs invités de devenir programmateur de leur propre séance.

Parmi une sélection de formes très courtes, déclinant en quelques minutes la poésie et la recherche formelle, liant la fantaisie à la transversalité, les 12 réalisateurs invités offriront au public un avant-programme Hors piste.

Lonely hearts de Camille Henrot

France, 2007, vidéo, couleur, 3'

Vidéoclip pour Joakim, chanson extraite de l'album Monster & Silly songs / Versatile / K7

Le film qui accompagne le morceau Lonely Hearts réunit différentes séquences de films de mariages amateurs, toute époques confondues. Le montage est basé sur le caractrère repetitif des différentes actions qui constituent le rite.

Le caractère repetitif des actions et des mise en scène semble attenuer les différences de temporalités : ce qui a vraimment changé au fil de ces 50 dernières années c'est avant tout le support technique de ces films. L'image récente (vidéo) semble beaucoup plus degradée que les images anciennes (16mm), retournant l'idée du progrès associé à l'idée de technologie et révélant le rôle joué par le film (et la photographie) dans nos vies. Comme l'alliance échangée lors du mariage, ces images tentent avant tout de faire durer l'amour par un objet qui l'incarne, soignent l'inquitéude liée au temps qui passe tout autant qu'elles nous rappellent à la fragilité de notre existence.

Meeting Vincent Gallo de Julien Hallard

France, 2008, vidéo, couleur, 42'

Production : Les films VELVET

Le sage et débonnaire anti-héros de ce film est obnubilé par l'icône fashion et virile Vincent Gallo, au point de quitter Paris en car pour aller rencontrer son idole à la fin d'un concert en Angleterre. Julien Hallard tire parti des ressorts burlesques de son personnage pour donner à cette quête drôlatique un rythme syncopé qui crée un décalage minimaliste et insolite. Il semble s'amuser à faire exister l'irrésistible personnage de geek qu'il met en scène, comme un parent proche de nos grands espoirs et de nos petites désillusions.

En 2003, Julien Hallard coréalise une trilogie de courts métrages new-yorkaise, fortement inspirée par le cinéma américain : Brooklyn 02, Valentine et Résurrection, présentée au festival de Locarno et à la Mostra de Venise la même année. Meeting Vincent Gallo, son premier moyen métrage, lui permet de mettre en scène son acteur fétiche, Matthew Bond, qui est également son acolyte au sein du duo de DJ The Peals. Les deux musiciens collaborent aux pages musique et cinéma du magazine DEDICATE. Julien Hallard vit et travaille actuellement à Paris.