Foster pour Tecno : Système de bureaux Nomos

Au bureau comme aux commandes d'un Jumbo?

Telle est la proposition que Norman Foster, architecte de renommée internationale, a faite à Tecno, entreprise industrielle de mobilier de bureau et d'appartement. "Avant tout, explique Foster, Tecno ne s'est pas tourné vers nous pour dire 'concevez un meuble', Tecno voulait un engagement au niveau du design qui aille bien plus loin que l'exécution pure et simple d'un projet".

Dans la version pour le bureau se trouve sans aucun doute la nouveauté la plus remarquable de Nomos, la conquête de la troisième dimension. "Normalement, dit Foster, un bureau est seulement large et profond. Nomos au contraire s'étend en hauteur. Sa structure aérienne sur portique permet d'avoir toujours à portée de la main tous les objets et appareils qui, d'habitude encombrent, à cause de leur utilisation occasionnelle, la surface de travail. C'est le même concept que la cabine d'un avion. Le jeu vers le haut concerne aussi le plan de travail qui peut être incliné et fixé à n'importe quelle hauteur".

Nomos en grec signifie Norme, un mot qui ne désigne pas une chose mais la façon dont les choses doivent se faire. Nomos n'est pas seulement une collection de tables, un système d'ameublement de bureaux, c'est tout d'abord et fondamentalement une façon de penser, de concevoir en termes complexes la fonction de surface. C'est la reconnaissance d'une nécessité qui devient projet.

Ainsi Nomos devient surface de réunion, de conversation et de dessin, de projection et de présidence de travail collectif ou solitaire : avec claviers et terminaux ou bien seulement avec le crayon, la feuille, l'intelligence et la mémoire. Le projet Tecno-Foster aboutit à un moment particulièrement indiqué dans le développement du design d'ameublement. L'avènement de la nouvelle technologie en modifiant les normes de travail a créé de nouvelles exigences en matière de mobilier de bureau.

Avec le système "Nomos", dessiné par Foster Associates en 1986, Tecno ouvre une nouvelle voie qui remet en cause la distinction séculaire entre meuble de bureau et meuble d'habitation, et peut-être le concept même du meuble.