Exposition / Musée
La dation Brancusi
25 juin - 15 sept. 2003
L'événement est terminé
A la suite de la dation Brancusi reçue en 2001, le Centre Pompidou présente une sélection de cinquante-huit dessins et une partie importante des documents d'archives, sur les quatre-vingt dix sept dessins et les dix mille feuilles d'archives.
Les dessins :
Constantin Brancusi a toujours dessiné et peint quelquefois, mais comme à l'occasion, lors d'une rencontre ou d'un projet qui suscite une réflexion ou une notation rapide. Secondaire à première vue par rapport à l'œuvre sculpté, l'œuvre graphique constitue néanmoins une activité autonome ; Brancusi l'a prouvé en montrant ses dessins dans son atelier et dans ses expositions.
A part les études qui préparent à la sculpture ou accompagnent un projet longuement mûri, le dessin est pour Brancusi, comme la photographie, un moyen de capter la réalité qu'il a sous les yeux (modèles, sculptures, atelier). Le nombre restreint des dessins jusqu'alors connus (environ deux cents) confère à chacun d'eux une valeur de rareté. A cela s'ajoute le caractère "privé" d'un graphisme à la fois savant et naïf, variant de l'extrême concision aux traits plus brouillés de l'idée en cours.
Les dessins de la dation (quarante-trois dessins à part entière et cinquante-quatre feuilles issues des archives), conservés par les légataires universels du sculpteur depuis la mort de ce dernier en 1957, sont pour la plupart inédits. Joints aux trente-sept oeuvres sur papier appartenant au legs, ces dessins viennent compléter des ensembles jusqu'alors séparés comme les esquisses architecturales, les études liées à la sculpture, les études de nus, les portraits de femme, et surtout la suite prestigieuse des Portraits de James Joyce ou encore les feuilles de croquis autour de la Pyramide fatale, thème privilégié de la réflexion du sculpteur.
Parmi les œuvres de ce précieux ensemble, qui montre la variété d'inspiration d'un homme qui a consacré sa vie à la taille du marbre, de la pierre et du bois, il faut retenir : le Buste de femme, une étude d'après la Baronne Frachon, premier modèle de La Muse endormie, où le visage est issu du chevauchement de lignes multiples ; les études de Maïastra, qui accompagnent la simplification stylisée de l'oiseau magique ; les projets pour un temple en Inde, commandé par le maharadjah d'Indore à la fin des années trente et jamais réalisé, ainsi que les esquisses des Oiseaux dans l'espace installés dans leurs niches ; ou bien encore la photographie de la mère de l'artiste, en costume de paysanne roumaine, que celui-ci a rehaussée au fusain noir frotté avec vigueur autour de sa frêle silhouette.
Les archives :
Les archives de Brancusi, restées dans la succession du sculpteur, n'ont jamais été montrées ni communiquées. Bien que leur contenu ait été décrit sous une forme essentiellement biographique, souvent anecdotique et partielle, dans la publication des légataires, elles constituent un ensemble d'une qualité exceptionnelle et en partie inédit.
D'une valeur considérable pour la connaissance de l'œuvre et de l'environnement artistique et culturel de Brancusi, ces archives viennent compléter le fonds issu du legs, notamment avec les manuscrits de l'artiste : nombreuses lettres et brouillons de lettres autographes, diverses notes - aphorismes, réflexions sur l'art, notes de voyage -, correspondance privée du sculpteur, correspondance d'artistes ou d'écrivains majeurs du XXème siècle, celle entre autres de Blaise Cendrars, Marcel Duchamp, Fernand Léger, Francis Picabia, Ezra Pound, Henri-Pierre Roché, Erik Satie, Tristan Tzara.
Ces archives contiennent en particulier : un courrier échangé avec Walter Pach et Alfred Stieglitz autour de l'Armory Show de 1913, la première exposition d'art moderne international organisée aux Etats-Unis, et celui plus substantiel du premier grand collectionneur de Brancusi, John Quinn ; de nombreuses lettres de Duchamp témoignant de sa collaboration dans l'amitié ; des envois et commentaires esthétiques d'Henri-Pierre Roché ; les lettres au complet de la Baronne Frachon, de Margit Pogany ou d'Eileen Lane - les modèles des sculptures du même nom - ou bien encore l'ensemble intégral de la correspondance de Jim Ede, conservateur à la Tate Gallery et ami de Gaudier-Brzeska.
Parmi les pièces exceptionnelles liées à la biographie de l'artiste figurent le brouillon autographe de Brancusi protestant contre le retrait de la Princesse X qui fit scandale au Salon des Indépendants de 1920, ainsi qu'une lettre adressée à Duchamp au moment où L'Oiseau dans l'espace est bloqué par les douanes américaines.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis