Cinéma / Vidéo
L'Héritage social
De Stefan Jarl, 1992, couleur
26 nov. 2012
L'événement est terminé
L’héritage social (Det Sociala arvet)
Suède / 1992 / 86 min.
Réalisation : Stefan jarl
Image : Per Källberg
Son : Stefan Jarl
Montage : Annette Lykke Lundberg
Production : Stefan Jarl Film Produktion
Au début de L’Héritage social, une femme laisse un message sur le répondeur de Stefan Jarl : « Il n’y aura pas de trilogie. Cesse de harceler ma famille ! ». Lena est la veuve de Stoffe, l’un des mods —inadaptés, marginaux— que Jarl filme en 1968 puis en 1979. Kenta, Jaffe et Stoffe, alors gros consommateurs d’alcool et de cannabis, ont eu le destin attendu de toxicomanes à qui la société et la génération précédente avaient distribué une mauvaise donne. Revenant dix ans plus tard avec l’intention de « sauver la vie » du plus dépendant à l’héroïne d’entre eux, Stefan Jarl apprend l’humilité dans Une vie respectable — véritable phénomène de société en Suède où il a tenu l’affiche un an durant.
C’est la décision de Kenta, presque clochard, d’aller se mettre au vert en ouvrant une boutique avec son ex-femme qui décide le réalisateur à tourner un troisième volet, L’Héritage social. Peut-il y avoir des secondes chances dans la vie, et plus précisément, dans la Suède du début des années 1990 où débute une importante crise économique ? Jarl semble animé par une inquiétude : voir la génération suivante payer la rébellion de la précédente, cumulant à la Zola héritage social et alcoolisme atavique. La beauté du film vient de la surprise qui saisit le cinéaste quand il s’entretient avec cette jeunesse si sage. Carina, la tête sur les épaules, cherche avant tout « la sécurité » : Patrik, d’abord tenté par la vie militaire, nourrit désormais des ambitions de yuppie à mille lieues de la vie marginale de son père. « Je suis un vieil hégélien, déclare Stefan Jarl dans un entretien. Le premier film était la thèse, la rébellion ; le deuxième, l’antithèse : l’étranglement de la rébellion par l’usage des drogues ; et le troisième, la synthèse, porte sur la survie par le consumérisme. En ce sens, ce troisième volet est le plus tragique… »
Rencontre avec Stefan Jarl, animée par Arnaud Hée, critique de cinéma (Études, Images documentaires et Bref), rédacteur en chef adjoint de la revue en ligne Critikat.
En partenariat avec l’Institut suédois à Paris et le Swedish Institute
Quand
À partir de 20h