Hors les murs
Hugo exilé
04 avril 2002
L'événement est terminé
" Exilé politique de 1851 à 1870 pour cause de résistance armée au coup d'état de Louis Bonaparte, Victor Hugo a fait de son exil un des principaux modes de sa " présence " politique. On abordera la diversité et l'évolution de sa pensée durant cette période, ainsi que les conditions, matérielles et symboliques, de ses interventions et de son influence, - dans leur articulation à la création littéraire. "
Centre Wallonie-Bruxelles
" L'image qui vient à l'esprit lorsque l'on songe au proscrit Victor Hugo est la célèbre photographie qui le représente assis, seul sur un rocher, contemplant les côtes françaises. Pourtant il est d'autres figures de l'exil moins solitaires et moins glorieuses. Les divergences doctrinales, qui séparaient déjà les républicains et les socialistes dans leur patrie avant le 2 décembre, se retrouvent dans l'exil et s'accentuent par l'esprit de défiance et de suspicion qui règne. Comme le dit l'un d'entre eux, Ernest Coeurderoy, les plus grands malheurs de l'exil sont : le mal du pays, l'oisiveté et les mouchards. La nostalgie conduit certains proscrits à une mort plus ou moins lente ou à accepter très vite la grâce impériale qui leur permet de regagner la France. La vie est difficile pour ceux qui ne vivent pas déjà de leur plume, disséminés, parfois internés dans des villes non francophones en Belgique, ou ne pouvant exercer leur ancien métier en Angleterre ou aux Etats-Unis. Victor Hugo, comme Victor Schoelcher, se sent à la fois la mission d'éclairer le peuple de France mais aussi de soutenir tous ceux qui ne peuvent être des proscrits satisfaits selon le terme même qu'il emploie. "
Sylvie Aprile
" Exilé politique de 1851 à 1870 pour cause de résistance armée au coup d'état de Louis Bonaparte, Victor Hugo a fait de son exil un des principaux modes de sa " présence " politique. On abordera la diversité et l'évolution de sa pensée durant cette période, ainsi que les conditions, matérielles et symboliques, de ses interventions et de son influence, - dans leur articulation à la création littéraire. "
Franck Laurent
" La Belgique, c'est la première terre d'exil pour le proscrit du coup d'Etat.
Mais un exil transitoire, dans un pays proche, francophone, amical avec lequel les liens vont encore se resserrer : liens familiaux, liens éditoriaux font de Bruxelles une véritable ville d'adoption pour Victor Hugo. Il considère la
Belgique comme une autre France : France de substitution pour celle qui lui manque ? ou morceau de véritable France ? C'est autour de la Belgique qu'il pose, en grande partie, la question des nations et du destin de l'Europe. "
Nicole Savy
Hugo exilé
Table ronde
" Le proscrit satisfait " : Hugo et les exilés politiques par Sylvie Aprile
Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Tours, secrétaire de rédaction de la Revue d'histoire du XIXe siècle.
Politique de l'exilé par Franck Laurent
Maître de conférences à l'Université du Mans, auteur d'une anthologie des Ecrits politiques de Victor Hugo, édition Le Livre de Poche et de Victor Hugo à la conquête de l'Algérie, Maisonneuve et Larose et Victor Hugo : Ecrire l'Europe - Essai sur la politique d'un poète (Maisonneuve et Larose, à paraître).
Victor Hugo et la Belgique par Nicole Savy
Nicole Savy dirige le service culturel du musée d'Orsay. De formation littéraire, elle a consacré une grande partie de ses travaux à Victor Hugo et publié Victor Hugo voyageur de l'Europe chez Labor, à Bruxelles (Archives du futur, 1997). Elle a aussi été commissaire de plusieurs expositions dont " Paris-Bruxelles " au Grand-Palais, ou " Marcel Proust, l'écriture et les arts " à la Bibliothèque nationale de France.
La résilience poétique par Jacques Seebacher
Professeur de littérature à l'Université Paris 7, membre du Groupe de recherche " Littérature et civilisation du XIXème siècle ", fondateur du Groupe Hugo en 1975 à la suite de Pierre Albouy.
Modérateur : Jean-Maurice de Montrémy
Victor Hugo et la musique
Conférence-récital
Hugo fut-il sensible à la musique, et tout particulièrement à celle qu'inspirèrent ses poèmes, ses drames et ses romans ? On le connaît indifférent au jeune Fauré qui lui demande l'autorisation de le mettre en musique, hostile
à Verdi qui métamorphose l'image de ses héros, ou encore écrivant lui-même un livret à partir d'un de ses romans. On se souvient sans doute du lyrisme qui traverse son œuvre poétique, de la métaphore centrale du " chant qui répond en nous au chant que nous entendons hors de nous ", et qui sourd dans tous ses recueils. Mais on connaît encore mal l'influence de cet écrivain dont la poésie donne le ton à un genre qui prend naissance à l'époque romantique et oriente certains traits de l'esthétique de la mélodie française, - on méconnaît encore la part importante que le drame, à qui l'écrivain donne sa définition, joue dans l'élaboration d'un nouvel idéal opératique du XIXe siècle, du romantisme au vérisme.
Les réflexions sur la musique selon Hugo, suivant Hugo, d'après Hugo et quelquefois contre Hugo offrent les joies d'approfondir un vaste corpus musical de César Franck, Charles Gounod à Wagner, Verdi, et de parcourir d'une manière inhabituelle mais toujours ensorceleuse une littérature à la fois proche par le mythe qu'elle construit et difficile à appréhender dans sa monumentalité. "
Vincent Vives
Maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille I, Vincent Vivès travaille sur les relations entre musique et littérature. Il a écrit une Histoire et poétique de la mélodie française, en collaboration avec Michel Faure (CNRS Editions) ainsi qu'une Anthologie critique de la poésie de Victor Hugo aux éditions Gallimard : Hugo, la légende du siècle.
Récital par Florence Couderc, Soprano accompagnée au piano par Françoise Tillard
Quand
19h - 23h
Où
Centre Wallonie-Bruxelles, Paris