Cinéma / Vidéo
Clarisse Hahn
Les Protestants
14 nov. 2005
L'événement est terminé
Dans le cadre du "Mois du film documentaire", "Vidéo et après" consacre sa séance de novembre à des vidéos d'artistes dont la forme approche ou renouvelle le genre documentaire.
Clarisse Hahn est née en 1973 à Paris. Elle est diplômée de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2001. En 2002, le MAMCO (Genève) lui consacre sa première exposition personnelle. Clarisse Hahn dit appartenir autant à la sphère du documentaire qu'à celle de l'art contemporain. Dépassant la quête voyeuriste et le constat sociologique, elle conçoit des œuvres dont la composition artistique met en lumière l'humanité de l'autre. Du monde professionnel de la pornographie (Ovidie, 2000) au désœuvrement codifié des jeunes marginaux (Boyzone, 1999), en passant par la dépossession du corps des patients des hôpitaux gériatriques (Hôpital, 1999), l'œuvre de Clarisse Hahn semble hantée par l'idée que l'identité morale et corporelle dépend du groupe.
L'artiste poursuit son enquête dans une communauté protestante.
Les protestants de Clarisse Hahn
2005, 90', coul., son.
La dernière œuvre de Clarisse Hahn est une "vidéo de famille". Au gré des évènements qui structurent la communauté (groupe de discussion, célébration, mariage, rallye, etc.), l'artiste interroge des membres de sa famille proche.
Elle évoque avec eux des questions identitaires, religieuses, sociales et générationnelles : les jeunes sont scouts, comme l'étaient leurs aïeux ; les parents se souviennent des rallyes de leur jeunesse protégée ; le grand-père
évoque son goût pour la pratique assidue de la gymnastique. Les générations se tissent les unes dans les autres et chacun serre et desserre les liens de cette identité. La vidéo est empreinte de douceur et plutôt que de poser un regard critique ou fasciné sur cette classe bourgeoise protestante dont elle est issue, Clarisse Hahn s'emploie à franchir insensiblement les frontières entre intimité et extériorité. Elle ne cache pas sa caméra, les images ne sont pas volées et prolongent une certaine idée de retenue et de sobriété.
"Il ne s'agit évidemment pas d'une recherche ethnographique, mais avant tout de capter des atmosphères et de dresser des portraits. Comme dans l'ensemble de mes travaux, le corps tient une place centrale : contraint de diverses manières, mis en valeur, manipulé, caché Modifié par une gestuelle professionnelle ou raidi par des attitudes dictées par un rôle social."
Clarisse Hahn
À nouveau entre implication et distance, l'artiste propose une réflexion sur les valeurs qui régissent la vie des individus, une collectivité structurée par ses codes, ses rituels, son rythme, son économie et son esthétique propres - qui se traduisent notamment dans le rapport de chacun à son corps.
Présentation des vidéos par Clarisse Hahn.
Quand
À partir de 18h30