Débat / Rencontre
Cahiers de médiologie
24 janv. 2003
L'événement est terminé
Face à face
Tout visage dit l'identité irremplaçable de la personne : à chacun le sien.
Mais ce visage, auquel nous suspendons nos ineffables différences, n'aura jamais la calme existence d'une chose. Premier média de la relation humaine et foyer intense de communication, un visage s'avance surchargé de tensions et de projections imaginaires qui en font la cible d'une foule d'interventions techniques, depuis les cosmétiques et diverses prothèses jusqu'à la chirurgie de la face. Combien de muscles sous un sourire ? Pourquoi les animaux n'ont-ils pas de visage ? Comment passe-t-on de la face au visage, de l'avoir à l'être et des téguments de la chair au fantôme voltigeant d'une âme ?
La question du visage précède, et permet de préciser, ce qu'on appelle depuis Heidegger la « question de la technique », ainsi que les limites éthiques ou relationnelles du verbe faire. « Faire face » ne se ramènera jamais à fabriquer celle-ci : on doit plutôt se faire à son visage, ou faire avec lui.
Tour à tour fenêtre et miroir, exposé et néanmoins invisible pour son porteur, l'écran ou l'écrin du visage n'a d'existence qu'intermédiaire. D'où son formidable intérêt pour une médiologie.
En accord avec les Cahiers de médiologie, un débat semestriel proposé par la BPI marquera chaque nouvelle publication de la revue.
Face à face
Tout visage dit l’identité irremplaçable de la personne : à chacun le sien.
Mais ce visage, auquel nous suspendons nos ineffables différences, n’aura
jamais la calme existence d’une chose. Premier média de la relation humain et
foyer intense de communication, un visage s’avance surchargé de tensions et de
projections imaginaires qui en font la cible d’une foule d’interventions
techniques, depuis les cosmétiques et diverses prothèses jusqu’à la chirurgie
de la face. Combien de muscles sous un sourire ? Pourquoi les animaux n’ont-ils
pas de visage ? Comment passe-t-on de la face au visage, de l’avoir à l’être et
des téguments de la chair au fantôme voltigeant d’une âme ?
La question du visage précède, et permet de préciser, ce qu’on appelle depuis
Heidegger la « question de la technique », ainsi que les limites éthiques ou
relationnelles du verbe faire. « Faire face » ne se ramènera jamais à fabriquer
celle-ci : on doit plutôt se faire à son visage, ou faire avec lui. Tour à tour
fenêtre et miroir, exposé et néanmoins invisible pour son porteur, l’écran ou
l’écrin du visage n’a d’existence qu’intermédiaire. D’où son formidable intérêt
pour une médiologie.
Les intervenants : Daniel Bougnoux, Guy Jost, Louise Merzeau
Quand
À partir de 19h