Bernhard Siegert : Les codes comme techniques culturelles

L’encodage est devenu la technique culturelle peut-être la plus élémentaire de l’ère des médias numériques. Cela est vrai non seulement parce qu’il constitue un problème pour les ingénieurs qui tentent d’optimiser la résolution, la vitesse, et la sécurité des interfaces et des réseaux de communication, mais aussi parce qu’il est d’une importance fondamentale pour tout ce que l’on estime pouvoir connaître, percevoir, et tout ce que l’on considère comme réel. Le gouvernement de l’empire espagnol au XVIe siècle était guidé par la maxime quod non est in actis non est in mundo [ce qui ne figure pas dans les actes n’existe pas] : les codes et les formats qui déterminent ce qui fait partie de notre monde sont devenus toujours plus importants et concernent entre autres la réalité des états, les économies et notre perception sensorielle. L’encodage, en tant que fondement du pouvoir de toute ontologie, oblige l’histoire des médias à prendre en compte les opérations qui produisent et transforment l’ordre symbolique.

Considéré, avec Friedrich Kittler, Norbert Bolz, et Wolfgang Coy comme l’un des pionniers de la théorie des médias allemande, Bernhard Siegert est professeur de la fondation Gerd Bucerius et enseigne la théorie et l’histoire des techniques culturelles à la Bauhaus-Universität de Weimar.

Une conférence de Bernhard Siegert, suivie d’une discussion avec Thomas Y. Levin.

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